Contrairement aux différentes interprétations sur la participation des jeunes aux prochaines élections, le remplacement de la liste nationale par les listes régionales ne se fera pas au détriment des jeunes et des MRE, qui pourront s'y présenter aux côtés des femmes. Après des concertations marathoniennes entre la classe politique et le ministère de l'Intérieur, la réforme électorale entre en phase d'examen législatif, après la validation du nouvel arsenal législatif par le Conseil des ministres. Lors de la réunion de la Commission de l'Intérieur et des Collectivités territoriales, tenue ce mardi, le ministre de l'Intérieur Abdelouafi Laftif a fait part aux députés de la commission chargée de se pencher sur l'examen de cette réforme cruciale, des détails des nouvelles lois électorales. Une occasion d'élucider plusieurs zones d'ombre, notamment en ce qui concerne la participation des jeunes et des Marocains résidant à l'étranger aux prochaines élections législatives, par le portail des listes régionales. Les jeunes et les MRE : pas d'exclusion Plusieurs interprétations ont insinué que la transition de la liste nationale vers les listes régionales aboutira à l'exclusion des jeunes, au grand bonheur des femmes qui pourraient accaparer les 90 sièges distribués au profit des différentes régions. Toutefois, le champ reste encore ouvert aussi bien aux jeunes qu'aux MRE, ainsi que les cadres, selon le ministre l'Intérieur. « Le changement de la liste nationale a pour objectif de renforcer la présence des femmes, des jeunes, dans les assemblées représentatives », a-t-il déclaré, précisant que toute liste régionale, de chaque parti, devra impérativement être constituée de deux tiers de femmes, le tiers restant sera accordé aux jeunes, MRE et même les cadres. Ainsi, ces catégories de la population bénéficieront de la discrimination positive, quoiqu'à des proportions inférieures par rapport aux femmes. Ces dernières n'en resteront pas moins privilégiées puisque les deux premières places de chaque liste leur seront exclusivement attribuées, a expliqué M. Laftit. Par exemple, la région de Guelmim Oued-Noun dispose de 3 sièges au titre des listes régionales, les 2 premiers sièges remportés seront accordés impérativement aux femmes, tandis que le siège restant sera attribué à un candidat jeune (de quelque sexe qu'il soit), ou à un représentant des MRE ou à un cadre, selon l'ordre des candidats de la liste qu'aura présenté le parti. Une revendication de l'Opposition Le maintien des MRE a été l'une des principales revendications du mémorandum commun de l'Istiqlal, du PAM et du PPS, qui avaient appelé à l'activation de l'article 17 de la Constitution, lequel permet aux Marocains du Monde de participer aux élections en tant qu'électeurs et candidats. Noureddine Modiane, chef de file des Istiqlaliens à la Chambre des représentants, nous a indiqué qu'il était favorable à l'octroi de 30 sièges aux Marocains du monde, de manière progressive. En ce qui concerne les jeunes, plusieurs formations politiques ont, à l'instar de l'Istiqlal, insisté sur l'importance de garantir leur accès au Parlement à l'aide du système de quota. Quelques jeunes députés actuellement en mandat, nous ont expliqué que ce mécanisme permet au moins de faire émerger des talents politiques au sein de la jeunesse, aussi rares soient-ils. De leur côté, les organisations des jeunesses partisanes restent vigoureusement attachées à leur place dans les listes régionales et refusent toute exclusion. Idem pour Othmane Tarmounia, Secrétaire général de l'Organisation de la Jeunesse istiqlalienne, qui nous a fait part de son attachement indéfectible au maintien de la jeunesse dans le mécanisme de la discrimination positive.