Antonio Guterres a appelé au retrait de toutes les forces étrangères et mercenaires de la Libye, sur la voie de formation d'un gouvernement d'unité. S'adressant mardi au Premier ministre libyen nouvellement nommé, Abdul Hamid Dbeibah, M. Guterres «a souligné le soutien de l'ONU aux élections libyennes, la surveillance du cessez-le-feu et la nécessité du retrait des forces étrangères», a déclaré son porte-parole Stéphane Dugarric. «Je n'ai entendu aucune mise à jour sur le départ des troupes étrangères. Nous voulons que cela se produise, évidemment dès que possible », a ajouté Dugarric. Les délégués libyens lors des pourparlers facilités par l'ONU en Suisse ont choisi vendredi un organe exécutif intérimaire pour diriger la Libye jusqu'aux élections de décembre 2021. Dbeibah, un homme d'affaires de la ville occidentale de Misrata, a été nommé nouveau premier ministre du pays riche en pétrole. Ils ont également élu un conseil présidentiel de trois membres au terme de cinq jours de pourparlers. Guterres s'est également entretenu avec le président désigné du Conseil de la présidence, Mohammad Younes Menfi. La Libye est aux prises avec une violence incontrôlée depuis le renversement de l'ancien dictateur Mouammar Kadhafi lors d'un soulèvement en 2011. Des pays étrangers ont également envoyé des troupes et des mercenaires dans le pays. L'ONU a déclaré en décembre de l'année dernière qu'il y avait environ 20.000 soldats et mercenaires étrangers aidant les parties opposées en Libye. En vertu d'un cessez-le-feu soutenu par l'ONU et signé en octobre de l'année dernière, les troupes étrangères et les mercenaires devaient se retirer de Libye dans les trois mois. Ankara dit garder ses troupes longtemps La Turquie, qui soutient le GNA, dispose d'une base militaire à alWatiya à la frontière avec la Tunisie en vertu d'un accord militaire de 2019. Ankara a prolongé de 18 mois son autorisation de déploiement de troupes en Libye, en décembre. Le président Recep Tayyip Erdogan a cependant déclaré la semaine dernière que son pays discuterait du retrait de ses troupes, si d'autres troupes étrangères sont retirées en premier. Erdogan a déclaré que les forces turques avaient été déployées en Libye uniquement pour former des unités fidèles au GNA. Dans une déclaration séparée, le porte-parole d'Erdogan, Ibrahim Kalin, a déclaré jeudi que les troupes turques y resteraient aussi longtemps qu'un accord militaire bilatéral entre Ankara et Tripoli serait en vigueur et que le gouvernement libyen le demandait. Il a également déclaré qu'Ankara apporterait son soutien au gouvernement intérimaire nouvellement élu de la Libye. Dans le même temps, l'Egypte a annoncé son intention de rouvrir son ambassade dans la capitale libyenne pour la première fois en six ans.