Une fois de plus, le régime algérien donne la preuve du peu de créativité de ses politiciens. Les crises - politique, économique et sanitaire - auxquelles ils sont supposés faire face, n'ont d'issue à leurs yeux que dans la déviation de leur opinion publique vers un dossier extérieur à leurs priorités réelles, celui du Sahara marocain. Dans les coulisses de l'Union Africaine, la diplomatie d'Alger ne cesse de multiplier les manœuvres pour mettre les bâtons dans les roues du Royaume qui poursuit son chemin pour une reconnaissance officielle de la marocanité de ses provinces du Sud. Dernier fait en date : la présidence sudafricaine, soutenue par l'Algérie, a tenté, vendredi 5 février, de forcer l'Union Africaine à intervenir dans la question du Sahara, en essayant d'imposer l'instrumentalisation du mécanisme de la Troïka pour servir les intentions obscures des tenants de la Mouradia, alors que celle-ci est supposée accompagner et soutenir l'action des Nations Unies, dont le Conseil de Sécurité demeure saisi de la question. Officiellement, Alger refuse de reconnaître son implication directe, pourtant, les faits sont têtus et prouvent indiscutablement le contraire. « L'Algérie fait du Sahara sa première cause nationale », constate Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères. Le voisin de l'Est ne lésine d'ailleurs pas sur les moyens pour soutenir la thèse séparatiste, de loin dépassée par l'Histoire, la géographie et les développements géostratégiques de la région. Peine perdue car l'UA reste officiellement attachée aux efforts exclusifs des Nations Unies dans le strict respect de ses prérogatives définies par la Résolution 693 concernant le règlement du différend artificiel créé par l'Algérie. Maintenant, reste à savoir pourquoi le régime algérien se bat de toutes ses forces dans ce dossier? Parce qu'en bâtissant tout son narratif et son argumentaire sur la stratégie éculée et supposément fédératrice de l'ennemi extérieur, en flambant milliards sur milliards pour le maintien en assistance respiratoire d'une fausse cause aujourd'hui perdue, ce régime a semé les germes de son autodestruction qu'il pressent désormais aussi proche qu'inéluctable. Au final, notre première cause nationale est devenue pour les généraux algériens une question existentielle. Mustapha BOURAKKADI