81,3% des Marocains affirment que l'argent impacte fortement les résultats des élections, selon un sondage de l'Institut d'Etudes Sociales et Médiatiques (IESM). Ce n'est pas réellement une surprise. Nos compatriotes font de moins en moins confiance à la classe politique. Le taux de participation, point nodal des prochaines élections, a des chances d'afficher un recul alarmant eu égard aux prestations gouvernementales et parlementaires, entachées d'improvisation, d'incompétence et de corruption. 67% des Marocains affirment avoir déjà voté aux précédentes élections, tandis que 27,9% n'ont jamais voté et 4,9% n'avaient pas l'âge réglementaire pour le faire lors des précédentes élections. C'est ce qui ressort du sondage réalisé par l'Institut d'Etudes Sociales et Médiatiques (IESM), en prévision des prochaines élections de 2021. Mené du 23 au 29 janvier 2021, auprès d'un échantillon de 875 femmes et hommes, le sondage vise à mesurer l'ampleur de la confiance des citoyens envers les partis politiques, leur perception concernant les orientations et les programmes des partis, leur choix d'un parti politique sur la base de la religion, l'impact de l'argent et des privilèges sur les résultats des élections, la liste nationale des jeunes et leurs aspirations pour les prochaines élections. L'enquête révèle aussi que 60% des sondés ne font pas confiance aux partis politiques, contre 11,5% ayant déclaré avoir confiance et 26,6% n'ayant pas une confiance totale. Elle montre, d'autre part, que 42,2% des personnes interrogées ont une parfaite connaissance des partis politiques, de leurs programme et de leurs orientations, tandis que 25,3% ont une connaissance moyenne, et 22,3% ont une connaissance et des informations sur quelques partis politiques. 10,3% des personnes affirment, cependant, n'avoir aucune information sur les partis politiques. La religion est-elle un critère dans le choix d'un parti politique ? L'enquête de l'Institut d'Etudes Sociales et Médiatiques du Maroc fait ressortir, par ailleurs, que 84,2% des personnes interrogées ont affirmé que le critère religieux ne définissait pas leur choix de parti politique. Alors qu'environ 11% des interviewés ont déclaré que le critère religion est pris en compte pour choisir, et environ 5% n'ont précisé aucune position concernant cette question. Autre résultat de l'enquête : 81,3% affirment que « l'argent impacte fortement les résultats des élections », tandis que 16,2% estiment que l'impact est limité. Pour 2,5% des interrogés, ces deux paramètres n'affectent plus les résultats des élections. Interrogés sur leur position par rapport à la liste des jeunes, 60,2% des personnes l'ont qualifiée de «rente politique», contre 40% ayant affirmé qu'il s'agissait d'un acquis. Le reste des répondants restent sans avis. À propos de la possibilité de voter pour quelqu'un seulement pour son sexe ou son âge, la majorité des personnes interrogées (90,6%) déclarent qu'elles « ne voteront pas pour un candidat juste parce qu'il est homme ou femme, jeune ou vieux... ». Aspirations des Marocains aux prochaines élections L'enquête révèle en outre qu'environ 83% des personnes interrogées ont exprimé leur désir à améliorer le secteur de l'Education avec toutes ses composantes, et 79% désirent voir le système de santé s'améliorer, et 77,6% aspirent à améliorer les conditions de vie des citoyens et à lutter contre la précarité et la pauvreté. Par ailleurs, 74,4% des sondés ont appelé à la création de nouvelles opportunités d'emploi, 68% ont exprimé leur aspiration à améliorer les revenus des familles. 64% ont exprimé leur besoin d'améliorer le climat des libertés. Un taux identique de personnes ont appelé à promouvoir les conditions des jeunes et à soutenir les talents créatifs dans divers domaines tels que le sport, la créativité et la science. Pour la collecte des données, faut-il le souligner, le think tank casablancais, créé en 2019, a utilisé deux méthodes. La première, électronique, consiste à diffuser le questionnaire via Google Forms sur le réseau social Facebook et également via e-mail pour les bases de données aléatoires des citoyens vivant dans différentes régions du territoire national. Cette méthode constituait 12% de la population interviewée. La deuxième méthode, dite traditionnelle, consistait à remplir des formulaires papier par certains citoyens sélectionnés de manière aléatoire dans la rue. Cette méthode constituait 2% du nombre total des répondants. Intention de vote Ce sont là les principaux résultats du sondage d'IESM qui n'a, cependant, pas pris l'avis des personnes interrogées sur leur intention de vote lors des prochaines élections législatives. Néanmoins, le cabinet d'étude Sunergia, via son enquête publiée en décembre 2020, nous a déjà donné une idée sur le sujet. Menée auprès de 1205 personnes interrogées, l'enquête nous apprenait que 45% de ces sondés ont déclaré avoir l'intention de voter lors des prochaines élections législatives, contre 55% qui ont dit ne pas vouloir voter. L'enquête permet aussi de cerner les raisons des abstentionnistes. Ainsi, 35% estiment que les candidats aux élections ne tiennent pas leurs promesses. 22% justifient leur abstention par le fait que les candidats ne sont pas assez compétents. « Je ne me reconnais dans aucun parti politique », estiment 16% et 9% indiquent que « cela ne les intéresse pas ». L'enquête de Sunergia révélait aussi que 42% des internautes marocains ont déclaré avoir voté lors des élections législatives de 2016. Soit un taux de participation très proche de celui annoncé par le ministère de l'Intérieur il y a 4 ans. Ils estimaient que les revenus les plus modestes ainsi que la jeunesse marocaine sont ceux qu'il faudra convaincre pour augmenter significativement le taux de participation. Il en ressortait également que 58% des personnes interrogées n'ont pas voté en 2016. Dans le détail, la part des réticents est plus importante chez les femmes. 68% d'entre elles ont déclaré n'avoir pas voté lors des dernières élections législatives. Chez les hommes, cette part est de 54%. Cette tendance s'accentue davantage au niveau des résultats par tranches d'âge. L'enquête montrait aussi que la quasi-totalité des jeunes de moins de 24 ans n'ont pas voté en 2016 (avec un taux d'abstention de 92%). L'étude montrait également qu'au niveau de la répartition régionale, les plus réticents sont concentrés au Nord et à l'Est du Royaume, avec 62% des personnes interrogées ne prévoyant pas de participer au prochain scrutin. Au Centre et au Sud, ce taux passe respectivement à 53% et 52%. Pour ce qui est des résultats par niveau de revenu, le taux le plus important de réticence est enregistré chez les personnes qui touchent moins de 6.000 DH. A. Channaje L'Istiqlal plaide pour le droit de vote des MRE Nizar Baraka a reçu, durant janvier à Rabat, des représentants de la Coordination des partis politiques marocains à l'étranger. C'était l'occasion pour le SG du Parti de l'Istiqlal (PI) de réaffirmer l'intérêt prioritaire qu'il porte aux préoccupations des représentants de la Coordination, notamment en ce qui concerne la garantie de la participation politique et institutionnelle des Marocains du monde. Il a souligné que les revendications des MRE « s'alignent avec leur droit constitutionnel dans le cadre de la pleine citoyenneté, qui inclut le droit de voter et de se présenter aux élections ». M. Baraka a précisé que le PI avait présenté un certain nombre de propositions pour assurer et prendre en compte la représentation des MRE à la Chambre des Représentants, à travers des candidatures soumises dans le cadre de la liste régionale proposée au lieu de la liste nationale. Le mémorandum exige à ce propos l'application stricte de l'article 17 de la Constitution, qui garantit le droit des Marocains résidant à l'étranger d'être électeurs et éligibles.