Confrontés à une situation difficile, les propriétaires des hammams de Rabat et aux alentours ont été surpris, le 27 janvier, de devoir baisser à nouveaux leurs rideaux jusqu'à nouvel ordre. La crise sanitaire a causé, des pertes sans précédent pour plusieurs secteurs, notamment celui des hammams. Les bains traditionnels, faisant partie intégrante de la culture et de la vie quotidienne des Marocains ont, depuis mercredi 27 janvier, fermé leurs portes aux habitants de Rabat et ses alentours. La capitale vient s'ajouter au panier après moults réactions de certains professionnels des hammams qui n'ont toujours pas le droit d'ouvrir leurs rideaux, compte tenu des contraintes inhérentes à la situation sanitaire jugée, « inquiétante » dans leurs villes, a déclaré Rabie Ouaacha, président de la Fédération nationale des associations de propriétaires et gérants de hammams traditionnels et douches au Maroc. A ce propos, il a exprimé son inquiétude face à cette mesure subite qui risque de ne pas résoudre les problèmes auxquels les travailleurs font face depuis le début de la pandémie. « Après le débat immense qu'a suscité la décision du maintien de la fermeture des hammams, spécialement à Kénitra, je présume que les autorités compétentes devaient procéder à leurs ouvertures au lieu de condamner ceux de Rabat et Salé à l'arrêt », a-t-il affirmé. M. Ouaacha a indiqué que « certes le gouvernement est plus que jamais ouvert à toutes discussions, or, aucune décision officielle ne nous a été communiquée. Les autorités se sont contentées de nous aviser par l'intermédiaire d'un Moqadem, sans pour autant nous expliquer ni le pourquoi ni le comment ». Les employés touchés de plein fouet Selon le président de la Fédération nationale des associations de propriétaires et gérants de hammams traditionnels et douches au Maroc, le secteur n'a pas eu droit à une prise en considération responsable, afin de sauver les propriétaires et les employés des hammams «Nous sommes toujours prêts à respecter les mesures préventives mises en place par les autorités compétentes pour ne pas mettre la sécurité publique en jeu, mais, cette situation qui dure depuis plusieurs mois met «en danger» notre secteur, notamment les employés qui n'arrivent plus à subvenir à leurs besoins», a-t-il regretté. Ces derniers, dont la majorité prennent soin de leurs familles qui vivent sous le poids précarité, « menacent chaque jour de descendre dans la rue pour exprimer leurs mécontentements en espérant faire entendre leurs voix », a expliqué M. Ouaacha, ajoutant que « le gouvernement n'a mené aucune action vis-à-vis de cette catégorie qui souhaite voir une intervention immédiate des politiques». «La Fédération avait l'habitude d'aider financièrement les professionnels les plus démunis, sauf qu'elle a dû cesser ces subsides en raison de la crise actuelle », a-t-il conclu.
La grogne des internautes Plusieurs internautes ont appelé, via les réseaux sociaux, à la réouverture immédiate des hammams, spécialement durant cette période où de nombreuses régions du Royaume sont touchées par une grande vague de froid. Certains Marocains attendent impatiemment la reprise de l'activité pour, à nouveau, bénéficier d'un bain chaud sans se soucier de cette baisse de température sévissant au Royaume. « Le fait que je n'ai pas de chauffage chez moi ne me permet pas de prendre un bain. Je risque d'attraper froid », a souligné une internaute. Elle a ajouté que «je ne pense pas que le hammam sera un «nid à Covid-19 si les mesures préventives mises en place par les autorités sanitaires sont respectées et appliquées à la lettre ». Siham MDIJI