L'apparition d'une variante du coronavirus a mis le monde en alerte. Confinement, fermeture des frontières et campagnes de vaccination, tout est bon pour endiguer une troisième vague. La nouvelle variante du coronavirus découverte en GrandeBretagne semble être présente en Allemagne depuis novembre, où elle a été détectée a posteriori dans des échantillons prélevés sur un patient âgé qui y a succombé, rapporte lundi Die Welt. La présence de la variante B1.1.7 a été décelée par des chercheurs de la faculté de médecine de Hanovre (MHH) et confirmée par l'hôpital berlinois de la Charité, précise le quotidien, citant le ministère de la Santé de l'Etat de Basse-Saxe. Elle avait déjà été découverte dans le Bade-Wurtemberg, chez une personne arrivée par avion le 20 décembre à Francfort en provenance de Londres. Ce nouveau variant du coronavirus a été aussi détecté par les autorités sanitaires indiennes qui ont déclaré mardi que six personnes revenues ces dernières semaines de Grande-Bretagne se sont avérées positives au. Tous ces patients ont été placés en isolement, de même que les personnes avec lesquelles ils ont été en contact étroit, a indiqué le ministère de la Santé dans un communiqué. L'Inde a suspendu jusqu'à la fin du mois tous les vols en provenance de Grande-Bretagne mais environ 33.000 passagers sont arrivés entre fin novembre et la mise en place des restrictions, a ajouté le ministère. Fermeture des frontières Le gouvernement indonésien a annoncé aussi la fermeture temporaire des entrées pour les ressortissants étrangers de tous les pays du 1er au 14 janvier 2021, en raison de l'émergence d'une nouvelle variante du Covid-19. Le règlement exempte les responsables étrangers au niveau des ministres et au-dessus, qui sont tenus d'appliquer des protocoles stricts pour empêcher de nouvelles transmissions du Covid-19, a déclaré le ministre indonésien des Affaires étrangères, Retno Marsudi, lors d'une conférence de presse virtuelle tenue lundi à l'issue d'une réunion limitée du cabinet. Les étrangers qui arrivent en Indonésie du 28 décembre au 31 décembre sont toujours autorisés à entrer dans le pays en présentant des résultats négatifs aux tests d'amplification en chaîne par polymérase (PCR) effectués dans leur pays d'origine. Les résultats des tests sont valables pendant 48 heures à compter de leur départ, et il y aura un nouvel examen PCR à leur arrivée en Indonésie. Si les résultats des deux tests PCR sont positifs, les étrangers sont tenus de se soumettre à une quarantaine obligatoire de cinq jours, après quoi ils doivent revenir pour subir des tests PCR. L'Arabie saoudite a annoncé tard dimanche la prolongation d'une semaine de la fermeture de ses frontières terrestres et maritimes et la suspension des vols internationaux en raison de l'apparition d'une nouvelle variante du nouveau coronavirus. Cette décision est susceptible d'être prorogée encore, a indiqué un porte-parole du ministère de l'Intérieur, cité par l'agence officielle SPA. Le porte-parole a fait état de «certaines dérogations» à la fermeture des frontières qui concernent le transport de biens marchands et le départ d'étrangers se trouvant en Arabie saoudite, selon un protocole défini par les autorités de santé. Campagnes de vaccination L'Arabie saoudite a été l'un des premiers pays du Golfe à lancer à la mi-décembre une vaste campagne de vaccination contre le nouveau coronavirus, après avoir approuvé le vaccin de l'alliance américanoallemande Pfizer/BioNTech. Par ailleurs, la Grande-Bretagne est appelé à vacciner deux millions de personnes chaque semaine pour éviter une troisième vague de l'épidémie de coronavirus, selon les conclusions d'une étude menée par une université londonienne. Plus de 71.000 décès liés à l'épidémie ont été recensés en Grande-Bretagne, où plus de 2,3 millions de personnes ont été contaminées par le coronavirus, d'après un décompte sur la base de données officielles. «Le scénario d'intervention le plus strict, avec des mesures de confinement dans toute l'Angleterre et les écoles fermées en janvier ainsi que deux millions d'individus vaccinés par semaine, est le seul scénario que nous estimons pouvoir abaisser le pic de charge des unités de soins intensifs sous les niveaux aperçus durant la première vague», écrit la London School of Hygiene and Tropical Medicine (LSHTM). «En l'absence d'un déploiement important du vaccin, les cas (de contamination), hospitalisations et admissions en unités de soins intensifs en 2021 pourraient dépasser ceux de 2020», ajoute-t-elle dans ses conclusions, qui n'ont pas encore fait l'objet d'une révision collégiale. L'Europe se reconfine Avec la menace d'une troisième vague après les fêtes de fin d'année, un conseil de défense devait se tenir mardi au palais de l'Elysée. L'hypothèse d'un troisième confinement est sur la table. Un choix déjà effectué ces derniers jours par plusieurs pays d'Europe, comme l'Autriche ou la Pologne. Alors que la circulation du coronavirus reste à un niveau élevé en France, l'hypothèse d'un troisième confinement n'est plus un tabou au sein de l'Exécutif. Avec une troisième vague en vue, c'est le choix qu'ont déjà fait plusieurs régions d'Europe, comme l'Irlande du Nord, l'Ecosse ou la Pologne. Là-bas, tous les commerces non-essentiels ont refermé pour au moins six semaines et les interactions sociales doivent être limitées. «On en a marre, mais c'est raisonnable. On l'accepte mais je l'espère, pas pour trop longtemps. On est tous épuisés de cette vie», soupire Catagina, une Polonaise francophone. La lassitude prévaut aussi en Autriche où tout ce qui avait rouvert avant Noël referme, y compris les structures d'accueil de la petite enfance, raconte Alexandra, jeune maman installée à Vienne depuis quatre ans. «C'est assez embêtant car les enfants ne peuvent pas se rencontrer, jouer ensemble. Et le télétravail, c'est compliqué. Ça fait presque un an que les contacts sociaux sont réduits».