Devant les députés, le Chef du gouvernement a dressé le bilan de quatre ans d'exécution du Programme Royal de développement des provinces du Sud, qui a coûté 85 milliards de dirhams Après la libération de la région d'El Guerguerat par les Forces Armées Royales et le retour de la circulation civile dans la zone tampon, le développement des provinces du Sud a été à l'ordre du jour de la séance mensuelle consacrée à la politique générale, tenue lundi 1er décembre à la Chambre des Représentants. Interpellé au nom de l'opposition par le député istiqlalien Omar Abbassi, sur l'état d'avancement du « Programme de développement des provinces du Sud », lancé par SM le Roi en 2016, le Chef du gouvernement est revenu sur le bilan des actions entreprises jusqu'à présent et l'état d'avancement des projets prévus par ce chantier royal. Des retards d'exécution En somme, 700 projets d'infrastructures sont prévus par le programme de développement 2016- 2021, pour une enveloppe de 85 milliards de dirhams. 179 projets seulement ont été finalisés jusqu'à aujourd'hui, a indiqué le Chef du gouvernement, ajoutant que 336 projets sont en cours d'exécution, tandis que 236 projets n'ont même pas été commencés. Le chef du gouvernement a tenu à préciser que le taux d'exécution des projets en cours de réalisation est à 70%. Par ailleurs, les députés ont épinglé le Chef du gouvernement sur l'ampleur grandissante de la rente qui ronge le tissu économique dans les provinces du Sud. Le Chef de gouvernement en a reconnu l'existence, sans pour autant convaincre sur la stratégie de son équipe pour y faire face, se contentant de renvoyer la balle au Conseil de la Concurrence qui, selon lui, est l'organe en principe concerné par ce dossier épineux, ce qui n'est pas le cas jusqu'à présent. Cet aveu d'échec est d'autant plus surprenant que le chef de l'Exécutif a donné pour excuse la puissance de la corruption qui semble prendre le dessus sur le gouvernement, alors qu'il existe un front national contre ce fléau qui torpille l'économie nationale et n'épargne pas les régions du Sahara. Il n'en demeure pas moins que les provinces du Sud ont connu ces dernières années un dynamisme de développement, dans plusieurs domaines, dans le cadre du projet Royal, visant à transformer la région en un pôle économique. Les projets d'infrastructures L'infrastructure routière constituant l'un des piliers du développement des provinces du Sud, le projet de la route express Tiznit-Laâyoune-Dakhla a atteint 90% d'exécution pour le tronçon Tiznit-Laâyoune et 98% pour l'extension de la route nationale de Laâyoune à Dakhla. Le chantier sera achevé en fin d'année, a précisé le Chef du gouvernement. L'axe routier Laâyoune-SmaraTan Tan sera lancé l'année prochaine pour une enveloppe de 342 millions de dirhams, a-t-il ajouté. Ceci va renforcer le dynamisme du transport commercial vers les pays d'Afrique subsaharienne par l'axe routier Dakhla-El Guerguerat, par lequel transitent 350 camions par jour. Concernant l'infrastructure portuaire, il sera procédé à la construction du port de l'OCP dans la région de Laâyoune et à celle du port atlantique de Dakhla. Ce projet s'étalera sur six ans et coûtera environ 10 milliards de dirhams. Pour ce qui est de la gestion des ressources hydriques qui constituent un défi majeur pour la région du Sahara, six barrages ont été construits en 2020, en plus de la reconstruction de celui de Sakia El Hamra et de Fask (province de Guelmim) dont le taux d'exécution ne dépasse pas 30%, a annoncé Saâd Dine El othmani, qui rappelle que ces deux chantiers nécessiteront un financement global d' 1,838 milliard de dirhams. L'accès à l'eau potable constitue également une préoccupation des habitants des provinces du Sud. Lesquelles disposent désormais de six stations de dessalement de l'eau de mer avec une capacité de production quotidienne de 41.068 m2. Les énergies renouvelables ont également eu leur part d'investissements, plusieurs projets sont programmés à l'horizon de 2021 pour augmenter la production de l'électricité à 1.338 Mégawatts. Deux parcs éoliens (Akhfennir et Aftissat), d'une puissance respective de 100 MW et 200 MW, sont achevés, tandis que quatre autres parcs sont encore en cours de réalisation. S'agissant de l'énergie solaire, deux centrales solaires ont été construites dans le cadre du projet « Nour 1 ». Il s'agit de la centrale de Nour Laâyoune et celle de Nour Boujdour ayant une puissance globale de 100 MW pour un investissement de 1,27 milliard de dirhams. Le Projet Nour 2 sera réalisé d'ici 2022 avec neuf centrales solaires supplémentaires, a fait savoir M. El Othmani. S'agissant de l'industrie des Phosphates, deux unités d'extraction et de traitement seront mises en place dans la région de Boukraâ, d'un montant de 1,4 milliard de dirhams, elles seront opérationnelles en 2021. Projets sociaux : des avancées dans l'enseignement et la santé Concernant les projets sociaux qui varient entre éducation, santé et création d'emploi, El Othmani a souligné que 71 établissements scolaires seront rénovés ou construits, tandis que 351 classes supplémentaires du primaire ont été mises en place. L'enseignement supérieur sera renforcé par la création de l'Ecole nationale de commerce et de gestion (ENCG) à Dakhla, la Faculté de médecine à Laâyoune et deux Facultés multidisciplinaires, dont l'une à Assa et l'autre à Smara. D'un autre côté, l'offre de soin dans les provinces du Sud est renforcée par l'établissement de trois nouveaux centres sanitaires à Laâyoune, et la rénovation des hôpitaux régionaux de Tan Tan et de Dakhla dont les capacités litières respectives sont de 120 et 240 lits. Or, cinq centres hospitaliers sont en cours de réalisation, a rappelé le chef du gouvernement. Projets de renforcement économique Le programme de développement des provinces du Sud comprend également le renforcement des capacités économiques. 41 projets agricoles sont programmés au profit de 12.300 bénéficiaires pour une enveloppe de 14,67 milliards de dirhams, de même que 18 projets d'investissement dans l'industrie agroalimentaire sont prévus, visant la création de 6077 emplois. En outre, trois zones industrielles seront construites à Tarfaya, Smara et Tan Tan, a annoncé Saâd Dine El Othmani sans donner les dates de leur inauguration. Par ailleurs, 1300 postes d'emplois touristiques seront créés dont 465 d'ici 2021, et ce, dans le cadre du programme de développement du tourisme dans les provinces du Sud, a-t-il déclaré. Anass MACHLOUKH Encadré Le Parti de l'Istiqlal salue l'engagement des régions dans le projet royal Dans son allocation, Noureddine Modiane, Président du groupe istiqlalien « Pour l'Unité et l'Egalitarisme » à la Chambre des Représentants, a mis l'accent sur le rôle considérable qu'ont joué les élus locaux des provinces du Sud dans l'exécution du projet royal. À cet égard, il a salué la contribution des présidents des régions de Laâyoune-Sakia El Hamra et Dakhla-Oued Dahab et leur implication dans la mise en œuvre de ce vaste chantier de développement. Le Chef des députés istiqlaliens a également souligné la nécessité de renforcer la régionalisation avancée dans les provinces du Sud qui serait en mesure de permettre aux habitants du Sahara de gérer de façon autonome leurs affaires locales et conduire eux-mêmes leur développement, à travers leurs élus, et ce, en harmonie avec le plan d'autonomie proposé par le Maroc pour la résolution du conflit artificiel sur le Sahara marocain, a-t-il conclu. Repères Appui à la culture hassanie L'épanouissement culturel des provinces du Sud fait partie prenante du projet de développement du Sahara, qui œuvre à préserver et investir dans le patrimoine Hassani. A cet égard, parmi les projets qui ont été réalisés, on trouve le réaménagement des centres culturels, l'inscription des monuments historiques de la région du Sahara dans le patrimoine national, ainsi que la valorisation du patrimoine de culture hassanie. Transport aérien : Un dynamisme constant Le développement de la région du Sahara ne peut aboutir sans qu'elle soit liée avec l'ensemble des régions du Royaume, le renforcement du transport aérien est indispensable à cet effet. Dans son allocution, Saâd Dine El Othmani a indiqué que le trafic aérien de et vers les villes de Laâyoune, Dakhla et Guelmim a connu une évolution de 10,81% en 2017, et de 21% en 2019. Après la suspension du trafic aérien dans la région à cause de la pandémie, les vols internes ont repris dès le 25 juin dernier, a-t-il fait savoir. Promotion de l'emploi : 14.058 bénéficiaires Dans le cadre du soutien à la création d'emploi, le projet royal, lancé en 2016, a consacré 256 millions de dirhams, pour des programmes d'intégration des jeunes dans le marché de travail, de développement de l'auto-entrepreneuriat et des activités génératrices de revenus, ainsi que le soutien aux projets d'économie sociale et solidaire. Environ 14.058 personnes ont bénéficié de ses programmes, a précisé le Chef du gouvernement aux députés.