Des israéliens se sont rendus, mercredi, à Khartoum pour discuter de la normalisation. Les militaires soudanais seraient pour, les partis politiques contre. Une délégation israélienne a effectué mercredi une rare visite au Soudan afin d'évoquer une normalisation des relations entre les deux pays, a rapporté la radio publique israélienne Kan, alors qu'un membre du gouvernement a évoqué une possible avancée diplomatique majeure. Aucune précision n'a été donnée par la radio Kan sur la teneur des échanges à Khartoum. Les services du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministère israélien des Affaires étrangères ont décliné des demandes de commentaire. Interrogé plus tôt par la télévision Channel 13 News, le ministre israélien du Renseignement, Eli Cohen, a dit estimer que l'Etat hébreu était «très proche de normaliser les liens avec le Soudan». Ces échanges interviennent après que les Etats-Unis ont annoncé en début de semaine qu'ils allaient retirer le Soudan de leur liste des pays parrains du terrorisme. Le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, a déclaré mercredi que Washington cherchait à obtenir de Khartoum qu'il reconnaisse Israël. Il n'a pas lié la question de la normalisation des relations avec Israël à celle du retrait de la liste des pays parrains du terrorisme. Il y a une quinzaine de jours, le Parti soudanais Al Oumma, dirigé par Al-Sadiq Al-Mahdi, avait confirmé dans une déclaration que la question de la normalisation avec Tel-Aviv avait été soulevée dans l'arène politique sans justification objective et d'une manière inacceptable et extorquée. Une « soumission qui n'a rien à voir avec la paix » Il a indiqué que la proposition se présentait sous la forme d'une «négociation pour un prix, et son statut ne sera pas atteint», soulignant que sa position sur la normalisation est «fondée sur des principes et non sur la position arabe». Le Conseil souverain soudanais apparaît divisé sur la question, même si les militaires en son sein semblent, eux, favorables à Israël. Mais les plus importantes formations politiques soudanaises rejettent, quant à elles, cette normalisation. Sadek al Mahdi, le chef du parti Al Oumma, a indiqué refuser « cette soumission et cette injustice qui n'a rien à voir avec la paix ». Il a expliqué que le rejet de la normalisation est conforme à la position du parti rejetant l'apartheid en Afrique du Sud, dans la poursuite du principe de justice. Il a exprimé sa surprise de «relier cette question (normalisation) à la question de la réforme économique». Il a souligné que les expériences des pays de normalisation montrent le contraire de ce qui a été revendiqué, et n'ont récolté que «un petit nombre de promesses et de nombreux problèmes». La plus haute autorité religieuse du pays a interdit dans une fatwa la normalisation avec Tel Aviv. Seules trois petites formations y sont favorables.