Lors de sa dernière évaluation, l'Agence de notation Standard & Poors a révisé à la baisse les perspectives de la dette souveraine du Maroc qui est passée de stable à négative avec la note BBB-. Cette modification indique que la note pourrait évoluer à la baisse dans les vingt-quatre prochains mois. L'Agence américaine explique cette baisse par la récession de la demande extérieure et domestique provoquée par la crise liée à la Covid-19, qui va conduire à une contraction de 5,5 % du PIB en 2020. À ce propos, S&P évoque notamment les perturbations dans les chaînes d'approvisionnement mondiales sur les marchés des matières premières et les produits de base, les restrictions sur les voyages internationaux, les investissements et surtout les exportations qui devraient s'effondrer en 2020 selon l'agence de notation. En effet, les exportations des principales sources de croissance dans le secteur non-agricole (automobile, aéronautique, électronique) ont été inférieures à celles de la même période en 2019, respectivement de 33 %, 18 % et 5 %. En outre, il est prévu que le déficit du compte courant augmente à 6,4 % du PIB cette année, avant de rebondir lentement entre 2021 et 2023, indique l'Agence, résultant à une augmentation des besoins de financements extérieurs, ce qui est en soi susceptible de creuser la dette souveraine du Maroc qui s'est creusée depuis le début de la pandémie. De même, Standard & Poors prévoit que le déficit budgétaire atteigne environ 7,7 % du PIB en 2020, avec une dette publique nette de 65,9 % du PIB. Ceci est essentiellement dû à la hausse des dépenses publiques engagées par le gouvernement afin de faire face aux effets de la crise pandémique. Cependant, la croissance économique devrait rebondir en 2021 et permettra au gouvernement de reprendre sa stratégie globale de réformes structurelles et d'assainissement budgétaire, à condition qu'un traitement ou un vaccin efficace contre la pandémie soit disponible en 2021, précise l'Agence.