Sept mois après la fermeture des frontières suite à la pandémie, le commerce extérieur continue de souffrir. Bien que les contre-performances soient de moins en moins importantes en comparaison avec le trimestre dernier, l'export demeure sinistré avec un recul de 15,3% en août. Au titre des huit premiers mois de 2020, tant les importations que les exportations de marchandises enregistrent, en glissement annuel (comparaison entre janvier-août 2020 et janvier-août 2019), des baisses respectives de 16,6% et de 15,3%, a précisé l'Office dans son récent bulletin sur les indicateurs des échanges extérieurs. Néanmoins, en glissement trimestriel les exportations accusent une hausse de 12,6% plus importante que celle des importations (+1%). Le déficit commercial du Maroc s'est donc allégé de 18,4% à 113,16 milliards de dirhams (MMDH) à fin août 2020, selon l'Office des changes. Cet allègement s'explique par les baisses respectives des importations et des exportations de marchandises de 16,6% à 272,48 MMDH et de 15,3% à 159,32 MMDH, précise l'Office dans son récent bulletin sur les indicateurs des échanges extérieurs, notant que le taux de couverture s'est établi à 58,5%, en amélioration de 0,9 point. Export : une chute drastique des ventes La baisse des exportations de biens est attribuable au recul des ventes de la quasi-totalité des secteurs, notamment l'automobile (-23,3% à 39,39 MMDH), le textile et cuir (-26,3% à 18,38 MMDH), l'aéronautique (-23,8% à 8,33 MMDH), l'agriculture et l'agroalimentaire (-2,6% à 39,77 MMDH), phosphates et dérivés (-5,6% à 32,53 MMDH), les autres extractions minières (-24,9% à 2 MMDH), l'électronique et l'électricité (-3,4% à 6,45 MMDH) et autres industries (-23,7% à 12,46 MMDH). Face à cette conjoncture sinistrée et les indicateurs économiques à la baisse, seule une réelle résilience pourrait permettre de passer cette période de turbulence et mieux se positionner sur l'échiquier international et régional, nous confie Hassan Sentissi El Idrissi, président l'Association marocaine des exportations (ASMEX). Ce dernier nous affirme qu'il y a toujours un manque de visibilité certain sur l'ensemble des marchés mondiaux, d'où la nécessité de chercher de nouvelles pistes. «Aujourd'hui, nous exportons uniquement vers à peu près 30% du monde. 63% de nos exportations vont vers l'Union Européenne. Cette crise est une occasion pour nous ouvrir vers de nouveaux marchés et de trouver de nouveaux partenaires commerciaux, notamment en Afrique, en Amérique latine et dans les pays d'Asie», relève le président de l'ASMEX. Dans ce sens, l'association, en partenariat avec l'Agence Spéciale Tanger Med (TMSA), avait organisé mardi dernier, table ronde pour réfléchir autour des nouvelles orientations des chaînes de valeur et des défis et opportunités qu'elles représentent pour les exportateurs marocains. Les exportateurs ont souligné l'importance de mettre en place de chaines de valeurs nationales, nouvellement adaptées, digitalisées et dédiées au soutien des exports.