La manifestation se multiplient pour dénoncer les conditions inhumaines de travail des saisonniers en Espagne. Les autorités régionales espagnoles doivent « immédiatement améliorer les conditions de vie déplorables des travailleurs migrants saisonniers, avant que des gens ne meurent », a mis en garde vendredi un expert du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU. Plusieurs campements informels de travailleurs saisonniers ont été récemment détruits par des incendies dans la province de Huelva (sud), et « plus de 170 personnes sont sans abri » et « encore plus vulnérables », a déclaré Olivier De Schutter, rapporteur sur la pauvreté extrême, dans son communiqué. « Ces incidents soulignent la nécessité urgente d'assurer des conditions de travail et de vie décentes » aux saisonniers, a-t-il ajouté en s'adressant aux autorités locales, aux employeurs et aux industries agricoles. En juin, ce même expert avait appelé les autorités espagnoles à assurer un accès aux soins aux travailleurs saisonniers. « Un mois plus tard, la situation se dégrade de façon alarmante jour après jour, dans le contexte de la pandémie de Covid-19 », met-il en garde. L'Espagne est un des pays les plus touchés par la pandémie, avec plus de 28.000 morts. Plusieurs foyers de contagion sont apparus ces dernières semaines chez les travailleurs saisonniers agricoles qui parcourent le pays pour les récoltes de fruits.