Plus de 7000 travailleuses saisonnières marocaines, bloquées à Huelva, au sud de l'Espagne, devraient être rapatriées à partir de samedi prochain par voie maritime. Par Hayat Kamal Idrissi
Bloquées en Espagne à cause de la fermeture des frontières aériennes et maritimes, ces travailleuses vont pouvoir rentrer au pays, annonce un communiqué de l'ambassade du Maroc à Madrid. «L'ambassade du Royaume du Maroc en Espagne, en collaboration avec le gouvernement espagnol et la Communauté autonome d'Andalousie, lancera, à partir du samedi 18 juillet 2020, un plan de rapatriement par voie maritime, au profit de 7.100 travailleuses saisonnières marocaines, qui ont participé à la campagne agricole de Huelva, dans le cadre du programme de migration circulaire entre les deux pays», détaille la même source. Une bonne nouvelles pour ces travailleuses qui ont déjà lancé des appels de détresse pour pouvoir rentrer au Maroc. Rappelons que Huelva a été au cours de l'année dernière au cœur d'un grand scandale. Une enquête journalistique a dénoncé des atteintes graves aux droits des saisonnières marocaines dans les champs du Sud espagnol. Surexploitation, harcèlement moral et sexuel, viols... la liste est longue des maltraitances subites par cette catégorie fragilisée.
Droits bafoués
Un état des lieux alarmant déjà révélé par l'ONG Oxfam en 2014. D'après cette dernière, elles seront près de 20.000 femmes à travailler chaque année à la cueillette des fruits rouges dans des conditions difficiles. Ceci tout en subissant des maltraitances de tout genre que ça soit en Espagne ou dans les champs marocains. Depuis 2008, l'ONG Oxfam Maroc se penche sur les conditions de travail des femmes dans la filière des fruits rouges, notamment dans la région du Nord et surtout sur les dysfonctionnements altérant la qualité de vie de cette catégorie dans son lieu de travail. Œuvrant auprès de ces travailleuses, l'ONG a pu relever plusieurs dysfonctionnements relatifs aux droits des ouvrières dans le secteur agricole en général et dans celui des fruits rouges en particulier. Le récent cluster de Covid-19 de Lalla Maymouna a été d'ailleurs un nouveau rappel des conditions de travail difficiles des ouvrières agricoles.