Rencontre virtuelle du GPPEM Les mesures de confinement ont empêché tous les événements au Maroc. Or, l'activité contribue pour une bonne part au PIB et emploie des milliers de personnes. Pour les professionnels, l'événementiel est irremplaçable. Les plateformes digitales ne pourront pas remplacer le présentiel. Le président du Groupement Professionnel des Prestataires de l'Evénementiel du Maroc (GPPEM), Aziz Bouslamti en est convaincu et l'a exprimé lors d'un webinaire tenu mercredi sous le thème « L'après Covid-19 : Quel avenir pour l'industrie de l'événementiel ? ». « Rien ne peut remplacer le contact humain », a souligné A. Bouslamti lors de cette rencontre à distance, organisée par le GPPEM en collaboration avec la Fédération du commerce et services (FCS) de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). Argument avancé, « techniquement, sur les plateformes digitales, plusieurs choses ne peuvent pas être faites ». Le digital ne pourra en aucun cas sauver l'écosystème pour une question de chiffre d'affaires, a-t-il dit, rappelant que les retombées économiques actuelles de l'écosystème de l'industrie de l'événementiel sont de 63 milliards de dirhams. C'est quand même 5% du PIB, ce qui n'est pas rien. L'industrie de l'événementiel est pourvoyeuse d'activités, non seulement pour les agences d'événementiel, de communication ou relations publiques (RP) mais également pour l'hôtellerie, les palais des congrès, le transport aérien, la restauration et autres, a précisé A. Bouslamti. De son côté, Hamid Benlafdil, le vice-président de la FCS de la CGEM, a affirmé que « la rencontre humaine lors des événements est une chose extrêmement importante qui permet de fiabiliser les discours et de construire la crédibilité et la confiance pour faire du business ». « Il y aura un changement de paradigme que nous allons devoir intégrer dans l'organisation de nos événements et des activités humaines en général », a-t-il fait observer, soulignant que ce changement de paradigme va impacter un certain nombre de secteurs de l'événementiel. « Le niveau de l'événementiel au Maroc est le fruit d'une expertise et un savoir-faire, si on les perd demain nous pourrons difficilement nous rattraper pour être aux standards internationaux », a-t-il mis en garde. Jaouad Chami, le commissaire général du Salon International de l'Agriculture au Maroc (SIAM), a noté, pour sa part, que l'annulation du Salon cette année a été le coup de semonce qui a un peu marqué les esprits, rappelant qu'il s'agit d'un rendez vous planétaire et un des plus grands de l'agriculture dans le monde. « Le Salon n'aurait pas pu être fait sans l'implication d'un certain nombre de prestataires de l'événementiel. Il y a une quinzaine d'années nous étions dans des standards très modestes. Aujourd'hui, le Maroc peut être fier d'avoir des entreprises capables d'organiser de grands événements au niveau national et international », a noté le Commissaire du SIAM. L'ensemble des entreprises et tout l'écosystème sont basés sur le lien social, a précisé Arnaud Chouraki, administrateur de « LEVENEMENT » en France . « On prendra peut être le meilleur du présentiel et le meilleur du virtuel et on en fera le mixte, c'est ce qu'on appelle l'hybridation », a-t-il souligné. Selon lui, il y a eu, en Europe « un arrêt extrêmement rapide de toutes nos activités, mais aujourd'hui on aperçoit que des pays commencent déjà à remettre des agendas et des calendriers de réouverture ».