Le géant français du ferroviaire Alstom SA (ALO 1,95%) a conclu un accord préliminaire pour acquérir les activités ferroviaires de Bombardier (BDRBF -3,23%) pour plus de 7 milliards de dollars, selon des sources proches du dossier. Cette transaction est la plus récente démarche entreprise par l'industriel français pour gagner en envergure face à la concurrence accrue du géant chinois CRRC, le plus grand fournisseur mondial d'équipements de transport ferroviaire. L'accord est également la toute dernière mesure prise par le constructeur canadien Bombardier visant à réduire considérablement ses activités après avoir été confronté à une série de problèmes au niveau de la production et les délais de livraison au sein de son activité principale du ferroviaire et la hausse des coûts dans certaines de ses unités d'aviation. Des difficultés qui ont, en fait, menacé sa capacité à rembourser plus de 1,5 milliard de dollars de dette arrivant à échéance l'année prochaine. Alstom a déclaré lundi matin qu'aucun accord final n'avait été conclu et que les pourparlers se poursuivaient. Selon les mêmes sources, le groupe Alstom, basé à Paris, devrait acquérir l'industriel Bombardier, basé à Montréal, par un paiement principalement cash mais aussi en titres. L'influente caisse de retraite québécoise, la Caisse de dépôt et placement, qui détient une participation de 32,5% dans l'unité ferroviaire de Bombardier, a accepté de vendre sa participation à Alstom et d'acquérir une participation minoritaire dans la future entité ferroviaire fusionnée, selon des sources proches de l'opération. En 2017, Alstom a tenté sans succès de fusionner avec l'activité ferroviaire du géant industriel allemand Siemens AG (SIEGY -0,54%). Mais les autorités européennes antitrust ont bloqué ce rapprochement proposé en 2019, arguant que ce mariage conduirait à la hausse des prix pour les systèmes de signalisation et la prochaine génération de trains à très grande vitesse au sein du bloc. Le mariage Alstom-Bombardier devrait également faire l'objet d'un examen minutieux par l'UE parmi d'autres régulateurs antitrust. Les activités ferroviaires de Bombardier sont très présentes en Europe. En plus son siège social est établi en Allemagne. Siemens pourrait avoir des raisons de s'opposer à l'accord suite à l'opposition de Bombardier à l'accord précédent de l'industriel allemande avec Alstom. La vente baisserait de plus de moitié la dette actuelle de Bombardier de 9 milliards de dollars et réduirait le constructeur mondial d'équipements de transports autrefois tentaculaire à un constructeur d'avions d'affaires de marques telles que Challenger, Learjet et Global. Au cours de la dernière année, Bombardier a accepté de céder certaines de ces divisions, dont notamment ses unités d'Aviation commerciale, de turbopropulseurs et d'aérostructure. Il y a plusieurs semaines, le constructeur canadien a entamé des pourparlers pour vendre sa division Avions d'affaires à Textron Inc., de peur que les négociations pour vendre la division ferroviaire à Alstom n'échouent. Les négociations avec Textron devraient prendre fin une fois l'accord avec Alstom conclu, ont indiqué des sources proches du dossier. Par Jacquie McNish etBen Dummett