Le Rapport établit un diagnostic du financement à long terme des infrastructures, du logement et des entreprises en Côte d'Ivoire et présente des recommandations pour aider le pays à relever les défis liés au financement à long terme. La Banque africaine de développement a lancé, vendredi dernier à Abidjan, un rapport de diagnostic pays inédit sur le financement à long terme de la Côte d'Ivoire, apprend-on auprès de l'institution financière panafricaine. Ce rapport, premier du genre réalisé en Afrique, a été élaboré par la Banque en collaboration avec l'Initiative pour le renforcement du secteur financier en Afrique (« Financial Sector Deepening Initiative in Africa », FSD Africa), la coopération allemande (GIZ) et le partenariat « La finance au service de l'Afrique » (« Making Finance Work for Africa » MFW4A), renseigne un communiqué de la BAD. Dans le détail, ledit rapport établit un diagnostic du financement à long terme des infrastructures, du logement et des entreprises en Côte d'Ivoire et présente des recommandations pour aider le pays à relever les défis liés au financement à long terme, précise la même source. Charles Leyeka Lufumpa, économiste en chef et vice-président par intérim de la Banque, chargé de la gouvernance économique et de la gestion des savoirs, a procédé au lancement officiel du rapport, en présence du ministre ivoirien de l'Economie et des Finances, Adama Coulibaly, de diplomates, hauts fonctionnaires et responsables de la Banque, d'organisations sous-régionales et de la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (BCEAO). « La Côte d'Ivoire joue un rôle important dans la région et c'est l'une des raisons pour lesquelles nous l'avons choisie pour ce type de diagnostic », a déclaré en préambule Charles Leyeka Lufumpa. Tout en ajoutant que « le développement du financement à long terme mérite notre attention parce qu'il permet la croissance dans les domaines clés de l'économie et cela est nécessaire pour rattraper le retard en Afrique dans les infrastructures, le logement et l'énergie ». Pour sa part, Adama Coulibaly a salué la Banque africaine de développement pour cette initiative inédite : « ce rapport est d'un grand intérêt pour le gouvernement de Côte d'Ivoire (…). Les recommandations qu'il contient vont permettre à notre gouvernement de mettre en place les politiques nécessaires pour relever ces défis ». Le responsable gouvernemental a souligné, par la même occasion, que la Côte d'Ivoire, avec un rythme annuel de croissance de 8% par an depuis 2012, avait déjà entamé des réformes pour favoriser les financements. Selon le Rapport, un financement à long terme couvre une période de 20 à 30 ans dans les secteurs clés de l'économie -infrastructures, logement- et s'étend sur 5 ans pour les entreprises. Des défis à relever… Le rapport relève plusieurs défis à relever par la Côte d'Ivoire liés, entre autres, au déficit de financement des entreprises, qui est un obstacle majeur à la croissance des PME, et à la rareté du financement pour le logement, par ailleurs de très court terme, ajoute le document de la BAD. Le rapport de la Banque indique que le déficit de financement des infrastructures en Côte d'Ivoire représente 13,7 milliards de dollars américains jusqu'en 2040 (déficit annuel de 540 millions de dollars). Le déficit de financement à long terme pour les infrastructures hydrauliques est le plus important. La Côte d'Ivoire a aussi des besoins importants dans le secteur des transports (routes, chemin de fer, aéroports, ports) et des télécommunications, indique le communiqué. Ce rapport servira d'outil de référence aux décideurs politiques, aux investisseurs, au secteur privé, aux acteurs du développement et aux universitaires. Il servira également d'outil de comparaison entre pays africains.