Après le discours royal d'ouverture de la session parlementaire, en octobre dernier, au cours duquel le Roi Mohammed VI a donné ses hautes instructions pour faciliter l'accès au financement au profit des entreprises, surtout les TPME, un programme intégré d'appui vient d'être lancé officiellement en faveur de ces entreprises. Dans ce cadre, trois conventions ont été signées, devant le Souverain, lundi 27 janvier 2020. Toutes concernent le processus de mise en œuvre, dans toutes les régions du pays, de ce programme, avec une attention particulière aux entreprises et projets portés par les jeunes. Une dynamique nouvelle est donc lancée pour booster la création de richesse dans le pays. Le politologue, spécialiste de la gouvernance et membre de la Commission spéciale sur le modèle de développement, Mohamed Amrani Boukhobza s'en réjouit dans des déclarations faites à L'Observateur du Maroc et d'Afrique et Kifache.com. Insistant sur l'importance de la contribution des petites et moyennes entreprises dans l'économie nationale, et de la nécessité pour le Royaume d'intégrer ses jeunes, citadins et ruraux, dans le marché du travail, cet expert affirme que le nouveau programme d'appui contribuera à aplanir les difficultés rencontrées par les petites et moyennes entreprises dans l'obtention des financements, étape essentielle pour tout entrepreneur. Le professeur universitaire souligne l'importance de la garantie, prévue dans les engagements pris devant le Souverain, devant assouplir l'accès aux crédits bancaires. Amrani Boukhobza met en exergue le suivi et l'accompagnement des nouveaux entrepreneurs, prévus dans le programme d'appui et l'accès aux marchés publics aux TPME, comme levier essentiel pour le développement de ce pan important de l'économie national. Changement de paradigmes Mohamed Amrani Boukhobza souligne également l'importance du Fonds d'appui, prévu dans le programme intégré qui vient d'être lancé. «Ce Fonds montre qu'il ne s'agit pas de promesses ou de mots, mais d'actions concrètes déjà budgétisées dans la loi de Finances 2020», note-t-il, précisant que le montant de 6 milliards de dirhams annoncé est réparti, à parts égales, entre le secteur bancaire et l'Etat avec comme objectif tracé la création de 27.000 cette année à travers la création de nouvelles TPME. L'expert explique que l'autre nouveauté du programme lancé réside dans la place qu'il réserve aux jeunes entrepreneurs du monde rural. «En plus du fonds destiné au développement du monde rural de 50 milliards de dirhams, les nouveaux financements qui seront débloqués pour les jeunes ruraux confirment le grand intérêt qu'accorde désormais l'Etat à cette partie essentielle du pays, qui souffre beaucoup de fragilité et d'inégalités sociales», fait observer l'expert, en rappelant l'appel royal au développement d'une classe moyenne dans le monde rural pour remédier à ces problèmes. L'analyste soulève la question épineuse de la dépendance de l'agriculture au Maroc de la pluviométrie et voit en le programme d'appui une occasion de changer de paradigmes en incitant les jeunes à investir dans des productions agricoles innovantes. « Le programme d'appui aux TPME est porteur de profonds changements », conclut-il. Propos recueillis par Farah El Baz