«Nous voulons moderniser notre système politique » lance d'emblée, Salah El Ouadie, président du mouvement Damir, qui présentait, samedi 7 décembre 2019, à Casablanca son mémorandum concernant le nouveau modèle de développement, intitulé « Le Maroc que nous voulons ». A cette occasion, El Ouadie a souligné que le mouvement Damir au moment de la rédaction de son mémorandum, a considéré que l'institution monarchique devra jouer un rôle central dans le système politique en tant qu'arbitre avant d'appeler à une refonte profonde des rapports entre les cercles du pouvoir et le partis politiques, car selon lui, certaines formations politiques se sont plaintes d'avoir été « la cible d'une hégémonie extérieure qui entendait les domestiquer et leur dicter leur ligne de conduite politique ». « Un type de comportements anachroniques qui porte préjudice aux institutions du pays et décrédibilise tout l'édifice démocratique ». Dans ce sillage, le mouvement Damir propose des solutions, notamment des sanctions de « celui qui fait pression que celui qui s'y soumet ». La loi devra définir, selon le mouvement, le profil des hauts responsables et des décideurs politiques à qui s'adresse cette réglementation et indiquer l'échelle des sanctions en fonction de la gravité des faits. Enfin, Salah El Ouadie a appelé à l'interdiction de toute surenchère sur la personne du Roi, car selon Damir, certains partis politiques et responsables politiques se lancent dans la surenchère en prétextant leur proximité avec le Souverain. « Cela doit cesser, car cette surenchère prend en otage la neutralité Royale et écorne l'étanchéité qui doit exister entre les deux formes d'incarnation de la souveraineté du peuple». De son coté, le militant des droits de l'Homme et vice-président du mouvement Ahmed Assid, a considéré que le système scolaire est « l'otage des tactiques conjoncturelles du pouvoir » et qu'au contraire, l'école ne doit pas être « un champs de bataille entre les idéologies » et que la réforme de l'éducation doit être un chantier national. Il a également appelé à une révision complète du code pénal, qui date de 1962. Sur le volet économique, le mémorandum de Damir, propose un modèle de développement qui « privilégie une politique de l'offre pour stimuler la production de richesses matérielles, sans sacrifier le devoir de l'Etat en termes de redistribution des revenus et de partage équitable des avoirs et des actifs », mais aussi de «centrer la politique industrielle sur l'innovation pour briser le plafond de verre de la croissance économique et créer massivement des emplois». Enfin sur le volet religieux, Damir appelle d'une part à l'interdiction de l'instrumentalisation de la religion en politique et d'autre part, à la modernisation su système successoral, considérant que les règles d'héritage bâties sur le droit musulman sont en grande partie à l'origine du déséquilibre économique entre les hommes et les femmes.