« Ach Waqe3 » est l'une des émissions phares de MFM Radio qui traite des faits saillants de l'actualité du jour. Elle est décryptée par le journaliste politique et économique Jamal Berraou Dans l'émission de ce lundi 2 décembre, le débat tourne autour de cinq thèmes : – Le ministère de l'Intérieur rappelle aux citoyens, dans un communiqué, que le délai des demandes d'inscription ou de transfert sur les listes électorales prendra fin le 31 décembre 2019. Berraoui exhorte les citoyens à accomplir massivement cette opération. Les gens doivent comprendre. Cinq millions de Marocains n'ont pas accompli leur devoir électoral lors des dernières élections. Il faut s'inscrire. C'est un devoir. Quant au vote, il reste une affaire personnelle. -Encore un terrible drame de la route survenu dimanche lorsqu'un autobus s'est renversé au niveau de la commune de Bab Marzouka, dans la province de Taza. Bilan provisoire très lourd : 17 morts et plusieurs blessés. Pour Berraoui, le nombre des décès au Maroc victimes des accidents routiers par rapport au parc automobile, fait du royaume l'un des champions du monde. La route est une responsabilité collective. Notre mentalité est à revoir, souligne l'analyste. La situation matérielle, physique et psychologique des conducteurs de bus et de cars interpelle : « Les patrons des compagnies de transport routier respectent-ils les exigences de sécurité ? », s'interroge-t-il en relevant que la loi ne s'applique pas. Le deuxième problème est l'incivisme des jeunes et la conduite en état d'ivresse. On doit reconnaître cette réalité pour mieux la traiter. -Al Ahdath Al Maghribia, citant, Mustapha Ramid, ministre d'Etat chargé des droits de l'Homme et des Relations avec le Parlement, rapporte que le blocage de la réforme du code pénal n'a pas buté sur les libertés publiques mais plutôt sur l'enrichissement illicite. L'analyste de MFM estime que le ministre a raison et pose le débat. Pour Berraoui, le Parti de l'Istiqlal avait soulevé l'épineuse question de l'enrichissement illicite dès les années 1970. Aujourd'hui, le plus pressant a trait aux libertés individuelles. On doit réviser fondamentalement cette loi. L'ensemble de l'opération politique est biaisé, raison pour laquelle on n'a pas encore réussi à criminaliser l'évasion fiscale et l'accumulation des richesses illicites. Autre casse-tête celui des viols. On doit réviser les lois, les peines et les appliquer. Le code pénal comme la loi relative à la grève doit être révisée, affirme l'analyste -Jamal Berraoui a animé une conférence sur les libertés individuelles au complexe culturel Touria Sekkat. 37 personnes ont pris la parole pour dire que les lois en vigueur sont dépassées et inadaptées avec l'évolution de la société. Il y a eu des points de discorde entre les intervenants au sujet des homosexuels. « Nous avons besoin d'un véritable débat profond dans la sérénité. Ce débat n'est plus cantonné dans les salons. C'est aujourd'hui un débat de société qui part de la réalité quotidienne des Marocaines et Marocains et faire la différence entre l'interdiction et la criminalisation. L'application de la loi ne doit pas être sélective », souligne Berraoui. -Une association sous le nom de Front national pour la sauvegarde la raffinerie la Samir a vu le jour dernièrement pour faire entendre la voix des salariés et employés lésés dans leurs droits par la fermeture et en appelle à l'Etat dans ce dossier brûlant. Pour Berraoui, les revendications sont raisonnables. Il rappelle que la Samir n'a pas été vendue à sa juste valeur et la condition qu'elle soit déménagée de la ville de Mohammédia au bout de 5 ans et l'ouverture du marché à la concurrence. Mais rien n'a été fait. Le propriétaire, un sulfureux homme d'affaires éthiopo-saoudien, qui a escroqué et les douanes et l'Etat avant de mettre la clé sous le paillasson. L'analyste de MFM Radio fait porter la responsabilité de cette affaire à l'Etat. Carte Blanche : Berraoui la consacre à l'association citoyenne Damir, fondée par le militant Salah El Ouadie. Elle a publié un livre traitant du projet du nouveau modèle de développement et dans lequel, avec l'aide de spécialiste chacun dans son domaine, les volets économiques, sociaux, culturels, etc. ont été décortiqués. Damir plaide pour une économie solidaire pour la liberté de la femme. Le livre en question, qui est la quintessence d'un ensemble de réflexions, pose les problèmes et surtout avance des solutions et des propositions cohérentes et courageuses. Parmi les thématiques figure l'introduction de l'éducation sexuelle. Les experts ont planché à titre d'exemple sur l'éducation et la santé. Ils sont arrivés à la conclusion que l'Etat doit augmenter les budgets alloués à ces secteurs stratégiques. Berraoui appelle les Marocains à consulter via internet sur le système sanitaire cubain. Le problème au Maroc n'est pas une question d'argent mais d'organisation, de réflexion et de courage politique en déclarant la guerre aux lobbies, souligne l'analyste de MFM. Il ajoute que l'éducation doit revenir à sa mission initiale, à savoir l'intégration sociale. L'Etat doit réhabiliter et respecter l'école. La valeur sociale de l'instituteur est mise en cause aujourd'hui. Sans parler de la problématique de la langue. Au Maroc, nous sommes en retard par rapport aux autres pays. La CGEM va aussi produire un document sur le nouveau modèle de développement. Toutes les forces vives du pays doivent être mobilisées. Berraoui salue l'initiative de l'association Damir. « Ach Waqe3 » est une émission incontournable. Elle est diffusée sur les ondes de MFM Radio du lundi au vendredi à partir de 12h30 et rediffusée les mêmes jours à 19h30.