L'instance chargée d'organiser les élections en Tunisie (Isie) a confirmé mercredi 2 octobre 2019, que le second tour de la présidentielle se tiendrait le 13 octobre, après des appels à repousser le scrutin lancés par le parti d'un candidat emprisonné. L'Isie a annoncé que la campagne électorale démarrerait jeudi pour ce scrutin opposant l'universitaire indépendant Kais Saied à l'homme d'affaires incarcéré Nabil Karoui, poursuivi pour fraude fiscale et blanchiment. « L'Isie ne peut ni avancer ni reculer la date des élections, en vertu de la Constitution », a déclaré à la presse le président de l'instance, Nabil Baffoun. Le porte-parole de Nabil Karoui, incarcéré depuis le 23 août, avait appelé mardi soir à ce que le second tour soit suspendu tant que le candidat resterait en prison. Mardi, la Cour d'appel de Tunis a rejeté une nouvelle demande de libération de Karoui. L'Isie, ainsi que nombre de responsables politiques et d'observateurs internationaux, avaient appelé à une équité des chances entre les deux candidats du second tour. « Nous avons fait tous les efforts possibles pour garantir l'égalité des chances », a affirmé Baffoun mercredi. « Nous avons envoyé des courriers au ministère de la Justice, au procureur général et même au juge en charge de l'affaire pour qu'ils laissent à Nabil Karoui la possibilité de s'exprimer dans les médias, voire qu'ils le libèrent ». Si le parquet considère les soupçons « solides« , l'arrestation de Karoui 10 jours avant le début de la campagne, avait suscité des interrogations sur une instrumentalisation de la justice par le politique. Karoui a accusé le Premier ministre Youssef Chahed, son rival à la présidentielle, qui a démenti toute intervention.