Le Brexit ne fût point le début d'une révolution. Au contraire, il a démontré pourquoi les Européens ont tendance à tolérer l'UE. Par Joseph C. Sternberg L'Europe a vécu un été atroce. La saison a en effet démarré avec la montée d'une incertitude politique, un chaos aggravé par le Brexit, une économie en détérioration, des menaces croissantes d'une guerre commerciale. Et toutes ces situations se sont ensuite aggravées. En automne, la plus grande économie du continent, l'Allemagne, se retrouve au bord de la récession. Le gouvernement italien plonge à nouveau dans le chaos. Le Brexit évolue sous une forme plus grave qu'on ne l'avait prévu. N'est-ce pas le moment opportun de dissiper certains mythes ? La tendance est de supposer que chaque mauvaise nouvelle concernant l'Europe signifie que la fin est proche pour l'Union européenne ou la zone euro. Une approche de surprise et de confusion lorsque le pire ne se produit pas. Ci-après un petit correctif : Mythe : L'Union européenne est sur le point de s'effondrer. Cette théorie a attiré de nombreux adeptes après le vote britannique en faveur de la sortie de l'UE en juin 2016. Elle refait surface au moment où l'Italie se dirige vers l'élection, tôt ou tard, de l'eurosceptique, populiste Matteo Salvini au poste de Premier ministre. Mais si vous attendez la destruction de l'UE, vous allez attendre longtemps. Les prophètes de l'apocalypse attirent l'attention sur le motif économique discutable de consolider les nombreuses économies disparates sous un seul bloc commercial et monétaire, ou sur le manque de légitimité démocratique à Bruxelles. Trop peu de gens parlent de la question fondamentale et bien plus importante : la confiance. Le graphique le plus important de l'enquête Eurobaromètre de cet été auprès de l'opinion publique européenne est le premier. Il porte sur la confiance envers le gouvernement. Et le résultat va surprendre les eurosceptiques et les férus de souveraineté. Quelque 44% des Européens font confiance à l'Union européenne, contre 34% qui font confiance à leurs gouvernements nationaux. Les Européens pensent clairement qu'ils sont mal gouvernés en général. Mais, ils ont apparemment plus tendance à faire confiance au jugement des jokers de Bruxelles qu' à celui des clowns de chez eux.