Une vingtaine de pays et les géants d'Internet ont rallié mercredi 15 mai 2019, « l'Appel de Christchurch », s'engageant à lutter contre « les contenus en ligne terroristes ou extrémistes violents », un texte que les Etats-Unis n'ont pas signé. Cet « appel » a été initié par le président français Emmanuel Macron et la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Arden, deux mois après la diffusion en direct sur Facebook de l'attaque contre des mosquées en Nouvelle-Zélande perpétrée par un extrémiste de droite australien qui a tué 51 musulmans le 15 mars 2019. Le texte « nous engage à construire un internet plus humain, qui ne peut être détourné par les terroristes pour leurs projets haineux », a déclaré Arden lors de la conférence de presse finale, tandis que le président français insistait sur le précédent que constituait une telle initiative. Les plateformes internet, dont les leaders Facebook (et ses filiales WhatsApp et Instagram) et Google, ainsi que sa filiale YouTube, s'engagent à « prendre des mesures particulières et transparentes permettant de prévenir le téléchargement de contenus terroristes et extrémistes violents », indique le communiqué final de la réunion. Ces mesures pourront inclure le « retrait immédiat et permanent » de contenus, « dans le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales », précisent les fournisseurs de service en ligne. Les gouvernements et géants du Net promettent conjointement d'« accélérer la recherche et le développement » et d'« élaborer des procédures permettant de réagir rapidement, efficacement et de manière coordonnée à la diffusion de contenus terroristes et extrémistes violents à la suite d'un événement terroriste », selon le texte. Outre la France et la Nouvelle-Zélande, l'appel a été adopté par le Canada, l'Irlande, la Jordanie, la Norvège, le Royaume-Uni, le Sénégal, l'Indonésie, la Commission européenne ainsi que par Amazon, Facebook, Google, Microsoft, Qwant, Twitter, Youtube et DailyMotion. D'autres pays dont l'Australie, l'Allemagne, l'Inde, le Japon, le Pays-Bas, l'Espagne et la Suède ont « également apporté leur soutien à l'Appel », a précisé la présidence française. Les Etats-Unis, comme ils l'avaient déjà annoncé, ne sont pas signataires du texte. « Bien que les Etats-Unis ne soient pas actuellement dans une position de se joindre à l'adhésion, nous continuons de soutenir les objectifs généraux représentés » par « l'Appel de Christchurch », a indiqué mercredi soir la Maison Blanche.