Le recrutement en Afrique vit sa transformation digitale. Au Maroc, le phénomène est en expansion exponentielle. La guerre s'annonce rude entre les acteurs présents surtout avec l'achat d'Amal Job par Novojob qui veut devenir N° 1 du marché. Zoom. Par Mounia Kabiri Kettani
Les avancées technologiques, le changement du comportement des candidats et la transformation digitale des entreprises sont des facteurs qui impactent directement le recrutement dans le monde. En Afrique, le phénomène est à ses débuts, mais l'avenir du e-recrutement semble prometteur. « Le continent est caractérisé par un nombre croissant de jeunes dont l'âge ne dépasse pas les 25 ans. Le taux de pénétration des smartphones et l'accès aux nouvelles technologies sont des facteurs qui favorisent aussi le développement d'e-recrutement. Aujourd'hui, 70% des candidats en Afrique utilisent leurs téléphones pour consulter et postuler », explique Karima Hammoucha, directrice commerciale de Novojob. Et d'ajouter, « en Afrique, les entreprises sont majoritairement confrontées à la problématique d'inadéquation entre les postes pourvus et les profils existants sur le marché d'où l'importance d'e-recrutement qui permet la connexion des recruteurs et les demandeurs d'emploi ». Au Maroc, le phénomène ne date pas d'hier. Les premiers acteurs se sont installés depuis presque 14 ans. Certains ont jeté l'éponge. D'autres ont persévéré et continuent de grignoter de plus en plus de parts dans un marché piloté par ReKrute. Il n'y a pas de secret. Sur ce secteur, il faut innover ou disparaitre. Novojob l'a compris. Intervenant sur le marché marocain depuis près de deux ans, l'opérateur a, jusque là, pu gérer quelques 180.000 candidatures émanant de plus de 180 entreprises et affiche plus de 12.000 recrutements. Afin d'accélérer son développement dans le Royaumen, Novojob vient de s'offrir Amal Job, qui, lui, compte douze ans d'expérience dans son actif. Résultat : « Ceci nous propulse directement à la deuxième place sur le marché », commente Karima Hammoucha. Aucune information ne filtre sur le montant de l'opération. Mais K.Hammoucha précise que cette acquisition va permettre à Novojob de proposer aux entreprises et aux candidats des services plus larges. « On compte apporter à AmalJob une meilleure assise technologique, notamment « en lui permettant d'utiliser la plateforme Talenteo qui constitue une offre technologique unique sur le marché », note K.Hammoucha. Les deux entités gardent leur identité et leurs positionnements distincts. AmalJob restera un site d'emploi généraliste, qui s'adresse tous les métiers, tous les secteurs et principalement les juniors et débutants. Novojob, quant à lui, sera consacré aux cadres et profils expérimentés. La caravane de l'emploi d'Amal- Job sera conservée et élargie à d'autres régions notamment Fès, Oujda, le Sud… Néanmoins, Novojob mise beaucoup sur cette opération d'achat et a pour ambition d'enregistrer un taux de croissance de 20% en 2019 et de devenir l'acteur N°1 du marché dans les trois prochaines années. En Afrique, où Novojob est déjà présent en Algérie, en Côte d'Ivoire, au Bénin et au Sénégal, l'objectif est d'aller au-delà et couvrir les 15 pays de l'Afrique de l'Ouest. La prochaine étape sera la Tunisie.