L'homme d'affaires Rachid Nekkaz, candidat déclaré à la présidentielle du 18 avril 2019, en Algérie, a créé un imbroglio et monté un coup médiatique dimanche 3 mars 2019 au Conseil constitutionnel en faisant enregistrer à sa place la candidature d'un « cousin homonyme », mécanicien. Le Rachid Nekkaz que tous les jeunes Algériens connaissent pour son omniprésence sur Facebook –sa page compte plus de 1,5 million d'abonnés– s'est présenté dimanche au Conseil constitutionnel, devant caméras et photographes, pour y enregistrer sa candidature. Fanfaron sans vergogne, Nekkaz a attiré les foules ces dernières semaines lors de chacun de ses déplacements à travers l'Algérie pour recueillir les 60.000 parrainages exigés par la loi. Deux heures après son entrée au Conseil constitutionnel, ce n'est pas lui, mais un inconnu visiblement mal à l'aise qui est venu s'asseoir face à la presse, en se présentant comme « Rachid Nekkaz, candidat à la présidentielle ». Rachid Nekkaz disparaît une autre personne se présente à la conférence de presse Rachid Nekkaz, candidat à la présidentielle, disparaît juste après avoir déposé sa candidature au conseil constitutionnel, et une autre personne se présente à la conférence de presse en se faisant passer pour lui.Difficile de parodier l'actualité quand elle ressemble à ça. Je prends officiellement ma retraite. Publiée par El Manchar sur Dimanche 3 mars 2019 Interpelé par la presse, un responsable du Conseil constitutionnel a simplement répondu que la personne « devant vous est véritablement Rachid Nekkaz. Sous ce nom il s'est présenté au Conseil constitutionnel avec son dossier de candidature ». Personne n'a vu l'homme d'affaires sortir du Conseil constitutionnel. Sa page Facebook indiquait dimanche soir qu'il avait « été kidnappé par la police (…) direction inconnue » et aucun des membres de son équipe de campagne n'a répondu aux sollicitations des médias. Lundi matin, le Rachid Nekkaz « officiel » s'est expliqué sur Facebook en affirmant s'être fait remplacer par son « cousin homonyme », après le refus du Conseil constitutionnel d'accepter son propre dossier de candidature. Même s'il dit avoir renoncé à sa nationalité française, Nekkaz, initialement franco-algérien, semble inéligible, la loi prévoyant notamment qu'un candidat ne doit jamais « avoir possédé une autre nationalité » qu'algérienne. Si « mon cousin est élu, on créera immédiatement le poste de vice-président (…) que j'occuperai », précise Nekkaz, « le président-élu (mon cousin) démissionnera aussitôt » et « je prendrai alors automatiquement le poste de président ». Nekkaz est un habitué des coups médiatiques. Candidat à la présidentielle de 2007 en France, il n'avait pu présenter que 13 parrainages sur les 500 nécessaires et avait dénoncé des « pressions » sur les élus le soutenant. Candidat à la présidentielle algérienne en 2014, il avait affirmé que les 62.000 signatures qu'il avait recueillies avaient été volées à l'intérieur même du Conseil constitutionnel. En France, il s'est engagé à payer les amendes des femmes condamnées pour port du voile intégral.