Pour relever le défi de la mondialisation, les pays africains se doivent de renforcer leur intégration régionale pour accélérer leur développement économique et améliorer le bien-être des populations africaines, tout en développant leur coopération avec le reste du monde, estime Benjamin Mkapa, ancien président de la Tanzanie et membre de la Commission Blair pour l'Afrique, qui préside à Rabat le premier Forum des marchés émergents d'Afrique. L'Afrique doit relever le défi de la globalisation par "une coopération régionale institutionnalisée", qui est de nature à se répercuter positivement sur les investissements au niveau régional et sur les investissements étrangers directs destinés à l'Afrique, a-t-il souligné dans une allocution prononcée lundi soir lors du dîner inaugural. Une intégration régionale pourrait aider les pays africains à se prémunir contre les crises économiques et les changements qui affectent l'économie mondiale, a-t-il fait remarquer, ajoutant que pour se faire, les pays africains devraient faire face à certains obstacles qui entravent leur développement, citant dans ce cadre la concurrence déloyale et les barrières psychologiques et commerciales. Pour sa part, Michel Camdessus, gouverneur honoraire de la Banque de France et ancien directeur général du FMI, a mis l'accent sur la pertinence du choix du lieu de cette première rencontre du Forum des marchés émergents en Afrique, précisant que le Maroc, qui dispose d'une économie émergente dynamique, se veut un carrefour de civilisations et de cultures et un espace de dialogue, qui convient parfaitement aux débats sincères et francs qui marquent les rencontres du Forum des marchés émergents. Il a précisé également que cette rencontre internationale intervient au moment opportun pour répondre à certaines contraintes qui affectent l'économie mondiale, telles le changement climatique et la crise des marchés financiers. Le ministre de l'Economie et des Finances, Salaheddine Mezouar, qui intervenait au nom du gouvernement marocain, a souligné que le développement est l'affaire des élites et que pour se développer, il faut avoir une volonté, une ambition et une vision. Animée de la volonté d'un jeune Roi et de toutes les forces vives du pays, le Maroc a fait trois choix fondamentaux pour réussir son décollage socio-économique : "la démocratie et la liberté", "l'ouverture" et "le développement social", a souligné S. Mezouar. Il a précisé que le Maroc a défini les éléments de la différentiation et des atouts sur lesquels il doit construite une économie forte et attractive. Il a choisi, dans ce cadre, la mise à profit de sa position géographique stratégique, la qualification de ses ressources humaines, la valorisation de ses ressources naturelles et l'ouverture par des accords de libre-échange.