Le Journal canarien « La Provincia », a publié, jeudi, un reportage dans lequel il appelle à se remémorer « la décennie noire de la pêche canarienne » durant laquelle quelque 200 marins espagnols ont été tués par le polisario entre 1977 et 1987, ainsi que le passé sanguinaire d'Ahmed Boukhari, le représentant du polisario à l'ONU, décédé mardi soir à Bilbao des suites d'une longue maladie. « Feu Ahmed Boukhari avait fait beaucoup de mal à plusieurs victimes canariennes », a souligné la présidente de l'Association canarienne des victimes du terrorisme (ACAVITE), Lucia Jiménez, citée par le journal. Lucia Jiménez, elle-même fille de l'un des 300 travailleurs dans les mines de FosBoukraa, qui ont été tués dans des attentats à l'explosif par le polisario, a affirmé qu'Ahmed Boukhari « est un rescapé de justice et un millionnaire qui a échappé à l'impunité au détriment des victimes canariennes assassinées, séquestrées, blessées ou disparues des suites d'attentats perpétrés par le polisario durant les années 70 ». Le journal rappelle, à ce propos, que celui qui représentait le polisario devant l'ONU fut expulsé de l'Espagne en 1985 par le gouvernement de Felipe Gonzalez, après que les milices séparatistes eurent mitraillé et kidnappé l'équipage du bateau de pêche canarien « Junquito », tuant son capitaine, attaqué le bateau de patrouille « Togomago », qui est allé à son rescousse, tué un caporal du « Ferrol » et blessé deux autres marins. Cet aspect de l'histoire de l'archipel a été négligé pendant longtemps, estime l'auteur de l'article qui juge nécessaire de le mettre en lumière pour mettre à nu non seulement le vrai visage du polisario, dont l'histoire est entachée de meurtres et d'enlèvements, mais aussi pour éclairer l'opinion publique et les habitants des Iles Canaries qui ont été induits en erreur durant plusieurs années, sur les conséquences de tout soutien au front Polisario.