Pour un premier rendez-vous, la Conférence des investissements hôteliers en Afrique, tenue les 26 et 27 septembre 2011 à Casablanca, se révèle être une réussite. C'est du moins ce que confirment ses organisateurs à l'issue de deux jours de travaux, d'ateliers et de débats. Plate-forme Réunissant le gotha de l'hôtellerie internationale, l'événement co-organisé par la SMIT (Société marocaine d'ingénierie touristique) et l'agence britannique Bench Events s'est tenu dans un contexte plutôt favorable, comme l'indique Tarik Senhaji, président du directoire de la SMIT. «La transmission de la crise économique et financière en Europe vers l'Afrique reste minime. Du coup, le continent est moins affecté par ces turbulences et reste ouvert à toutes les propositions», analyse le responsable. Des conditions plutôt favorables qui ont encouragé bon nombre de grandes personnalités du secteur à participer à cette première édition de la HICA à Casablanca. Un panel de qualité qui s'est penché sur des thématiques pertinentes durant les deux jours de l'événement. «Une belle opportunité pour lier contact, débattre, entamer des partenariats et peut-être aboutir, à long terme, à des projets d'investissements au Maroc et ailleurs en Afrique», commente Senhaji, qui n'oublie pas de rappeler la qualité de ses invités. «Cette première édition est une réussite de par le nombre et la qualité de ses participants. Nous avons réussi à attirer les mastodontes de l'hôtellerie internationale tels Ed Fuller, président et directeur général de Marriott International, Kurt Ritter, président de Rezidor Hotel Group, Yann Caillère, Directeur général hargé des opérations à Accor et Bill Heinecke, président de Minor International. L'événement est en soi un véritable coup de marketing pour notre pays et pour ses potentialités», ajoute-il. Des propos confirmés par Jonathan Worsley, fondateur de Bench Events, qui rappelle que «les participants, dont les deux tiers sont des Marocains et des Africains, sont à hauteur de 30% des promoteurs, 20% des conseillers, le reste étant constitué des représentants de gouvernements». L'attrait africain Du beau monde, attiré essentiellement par les perspectives prometteuses d'investissements hôteliers dans un continent à fort potentiel. Affichant une forte croissance économique, l'Afrique déploie ainsi ses charmes pour doper l'investissement et attirer les capitaux internationaux. La conférence, qui réunit des acteurs venant de l'ensemble du continent, a essayé de présenter les potentialités de l'Afrique, tout en s'improvisant carrefour d'échange entre investisseurs, grandes chaînes hôtelières et autres acteurs du secteur. «Seul continent à bénéficier d'une progression positive (+6%) du nombre de touristes, l'Afrique devient plus attrayante pour les investisseurs», explique le patron de la SMIT avant d'ajouter que «le cas du Maroc est éloquent: l'attractivité du royaume, son modèle de stabilité politique et de résilience économique ainsi qu'une stratégie de développement touristique ambitieuse (Vision 2020) lui permettent d'attirer les investissements». Des propos confirmés par les chiffres à tendance haussière enregistrés durant 2011. Ainsi les investissements conventionnés se sont élevés en 2011 à 12 MMDH, contre une moyenne de 8 MMDH durant les trois dernières années. Rappelons que la ville de Marrakech concentre à elle seule 50% des investissements hôteliers prévus. Ceci sans oublier les nouvelles destinations telles que Tanger, Dakhla et Tétouan. Une dynamique qui, selon Senhaji, se renforce avec les témoignages d'intérêts réguliers de la part d'investisseurs du Moyen-Orient et de Turquie. Du côté africain, le responsable insiste sur l'importance de cette conférence dans la démarche séduction du capital africain tout en jouant sur la carte «hub» de notre pays par rapport à l'Europe et à l'Afrique. Un atout qui, d'après Ali Ghannam, président de la Fédération nationale du tourisme, joue considérablement en faveur du Maroc. «Lors d'une entrevue avec des investisseurs chinois, c'était la position géographique de notre pays par rapport à l'Afrique qui l'emportait de loin. C'est dire l'intérêt grandissant des capitaux par rapport au continent», déclare Ghannam. Nouvelle destination des investissements hôteliers internationaux, l'Afrique représente toutefois un grand défi pour ces derniers. Mis à part l'insécurité, l'instabilité politique et les différentes maladies contagieuses, les patrons des grandes chaînes hôtelières, présents à Casablanca, évoquent l'absence ou le manque de plan et de vision à long terme pour le développement de l'industrie touristique en général. Pour Ed Fuller, président du Mariott International, et Kurt Ritter, président de Rezidor Hotel Group, cet obstacle s'ajoute à une autre défaillance, qui n'est pas des moindres, à savoir la formation et la qualification des ressources humaines locales. «D'où la nécessité de cultiver la proximité en se faisant accompagner dans les pays africains par des ressources opérationnelles capables de porter les nouveaux projets», insiste Kurt Ritter. «Les ressources humaines et les partenariats fructueux sont notre force numéro 1», résume de son côté le président du Mariott qui a annoncé par la même occasion le lancement imminent de 4 à 5 nouveaux projets d'hôtels d'affaires à Marrakech dans le cadre du plan d'extension de son groupe au Maroc. Après les très courues Assises du tourisme, le Maroc a ainsi accueilli son premier salon international d'investissement hôtelier. Ceci en attendant de lancer les Premières journées professionnelles du tourisme qui se tiendront du 7 au 9 octobre 2011 à Marrakech, à l'initiative de l'Office national du tourisme et en collaboration avec la fédération nationale du tourisme. De nombreuses initiatives qui traduisent cette volonté toujours vivace de cristalliser une Vision nommée 2020. Des chantiers ouverts pour le gouvernement en partance, pour celui à venir et surtout pour les professionnels et les institutionnels du secteur qui auront tout à gagner à booster l'activité à et à doper les investissements.