Les groupes internationaux ont de plus en plus de visées sur le marché africain. Et pour cause, le taux de rentabilité est parmi les plus élevés au monde. De par son rôle de hub, le Maroc pourra profiter de cet attrait. Comment réhabiliter la position de l'Afrique sur la carte mondiale de l'industrie hôtelière ? Pour répondre, entre autres, à cette question, une conférence internationale sur l'investissement dans l'hôtellerie en Afrique (HICA), a été organisée par la société marocaine d'ingénierie touristique (SMIT) et l'agence spécialisée dans l'investissement hôtelier Bench Events, en partenariat avec le Tourism business council of South Africa, les 26 et 27 septembre à Casablanca. Cette première conférence a réuni plus de 350 personnes. Le tiers des participants sont des Marocains; l'ensemble de l'Afrique et le reste du monde se partagent les deux tiers restants, a précisé Jonathan Worsley fondateur de Bench Event. Ce dernier a qualifié cette participation d'exceptionnelle vu le nombre et, surtout, la qualité des participants. « Nous avons dû refuser plusieurs demandes », précise-t-il. Cette affluence est due à l'attrait grandissant qu'exerce l'Afrique sur les grands noms de l'industrie hôtelière. «L'Afrique a profité de l'importante dynamique du secteur du tourisme, en 2009. C'est d'ailleurs le seul continent à bénéficier d'une progression positive de plus de 6 % du nombre de touristes. L'intérêt des investisseurs pour la région est perceptible », a déclaré Tarik Senhaji, président du directoire de la (SMIT). En effet, le continent africain a vu son PIB réel augmenter en moyenne de presque 5 % par an au cours de la dernière décennie, avec un PIB cumulé de 1,6 milliard de dollars en 2008, à titre d'exemple. Le secteur du développement touristique et de l'hôtellerie en a bien profité, notamment avec l'entrée d'un grand nombre d'investisseurs, développeurs et aménageurs internationaux. Concrètement, il y a plus de 190 projets d'hôtels avec un total de plus de 37 000 chambres. Et les destinations les plus prisées restent l'Afrique du Sud, le Nigeria et le Maroc. Toutefois, tout entrepreneur se doit d'analyser la part de risques inhérente au capital engagé. En réponse à la question relative aux risques politiques et au manque d'infrastructures dans certains pays africains, Tarik Senhaji nous a expliqué « qu'en Afrique, il y a plus d'opportunités et de potentiel que de difficultés. Le facteur risque lié à l'investissement peut être géré, et les résultats obtenus peuvent être remarquables. A titre de comparaison, l'Afrique est plus rentable pour un investisseur désirant construire ou gérer un hôtel que Paris ou Berlin. La rentabilité se fait à court ou à moyen terme alors que pour les autres destinations, il faut attendre plus de 5 ans ». Le taux de rentabilité des investissements étrangers en Afrique est plus élevé que dans tout autre marché en voie de développement. De ce fait, à en croire le président du directoire de la SMIT, le taux de rentabilité des investissements étrangers en Afrique est plus élevé que dans tout autre marché en voie de développement. A cet égard, la pénétration anticipée encourage l'ouverture des marchés, la création des marques, la structuration de l'industrie et l'établissement de partenariats à long terme. Et le Maroc dans tout ça ? Réponse de Senhaji : «En abritant cette conférence, nous confirmons notre position de hub vers le continent africain. Notre pays dispose d'une vision claire et bien ficelée (la vision 2020), ndlr). Celle-ci est le meilleur gage pour attirer des investisseurs intéressés par le marché marocain et, notamment, ceux qui désirent développer leurs activités en Afrique. Ce qui fera du Maroc le meilleur pont entre l'industrie hôtelière et le continent africain ». Pratiquement tout le gotha du secteur a fait le déplacement pour la conférence organisée par la SMIT et Bench event. On citera Ed Fuller, PDG du groupe Marriot International, Yann Caillère, DGA de la région MENA du Sofitel Worldwide Accor, Bill Heinecke président de Minor International Plc, David Scowsill, président du World Travel and tourism council (WTTC), sans oublier la présence des ministres, Salaheddine Mezouar, Ahmed Reda Chami, Yassir Znagui et le chef du gouvernement Abbas El Fassi.