Le Maroc n'est pas seulement une exception, c'est une leçon d'histoire vivante. Les moments que nous vivons dans l'allégresse et la confiance en l'avenir sont aussi empreints d'un sentiment de fierté. Ô combien légitime ! Je suis fier de mon pays parce qu'il fait des bonds extraordinaires avec des consensus inimaginables ailleurs. Je suis fier d'une patrie où la construction démocratique n'est ni l'apanage d'élites, ni d'un pouvoir éclairé et ne dépend nullement de rapports de force. Elle est la volonté de tout un pays, imposée par celui qui incarne la nation, dans une osmose inscrite dans le patrimoine génétique de tout un chacun. Le Maroc est une leçon d'histoire. Edgar Faure raconte, dans un mélange d'incompréhension et d'admiration, comment Abderrahim Bouabid, le social-démocrate, refusait de discuter de l'avenir du Maroc indépendant en dehors du retour de feu Mohammed V. La monarchie a été au centre du mouvement de libération nationale. Elle est aujourd'hui à la tête de la révolution démocratique, devenue une attente du peuple. Je suis fier d'être marocain, d'être né, de vivre et de mourir dans un pays où les forces politiques ont choisi la stratégie de la lutte démocratique, quand ailleurs ses semblables préparaient la guerre civile. Je suis fier d'appartenir à une nation qui, sur une terre amazighe, accueillant Juifs, Arabes, Africains, Andalous et Méditerranéens, me permet d'être aujourd'hui un marocain, c'est-à-dire un produit assumé de toutes ces influences et d'une glorieuse histoire. Nous allons entrer dans une ère où les citoyens, par le biais de la légitimité populaire, du suffrage universel, pourront imposer leurs choix. La monarchie garante de la volonté populaire, veillant aux intérêts supérieurs de la nation. Ce n'est pas une réforme, c'est une vraie révolution. Elle n'est pas faite contre le régime, ni sous la contrainte, mais sous sa direction. Il n'y a qu'au Maroc qu'une telle issue est possible. C'est ce que nous appelions l'exception marocaine. D'autres opportunistes ou haineux, en tout cas méconnaissant totalement l'histoire, n'y croyaient pas, prédisaient des événements sanglants et raillaient la thèse de l'exception. Aujourd'hui, ils en sont pour leurs frais. Sans affrontements, le Maroc amène sa transition là où Tunisie et Egypte ne rêvent même pas d'arriver. Mais le pays auquel je suis fier d'appartenir est miséricordieux. C'est aussi celui de ces contradicteurs et ils ont leur place pour participer à cette période historique de construction nationale. En mettant, bien entendu, les intérêts de la nation au dessus de tout calcul mesquin. En étant fier d'appartenir au Maroc éternel, à l'histoire de leurs concitoyens.