La consolidation et la pérennisation du processus de développement en cours dans notre pays sont inéluctablement tributaires, entre autres, d'une politique communale qui permet de croire en cette dynamique économique et de s'inscrire dans cette démarche de façon volontaire. Le rôle des collectivités locales doit dépasser de loin la simple fonction administrative, et se décliner en intervention pour la cohésion économique et sociale du territoire et en participation à la réalisation d'infrastructures, avec pour but la création de richesse au profit des administrés. Or nombre de collectivités locales se sentent incapables de suivre le rythme de cette dynamique. La raison ? Bien souvent, elles avancent qu'elles ne dégagent pas de marges nécessaires pour financer une telle dynamique. Or l'enjeu porte aujourd'hui, dans le cadre du processus de développement, sur des actions de solidarité et de concertation avec les acteurs du territoire. De ce fait, le financement de l'intercommunalité et la coopération décentralisée a été au centre des débats tenus les 25 et 26 janvier 2011, lors du forum organisé par la Direction générale des collectivités locales en partenariat avec l'Agence canadienne pour la coopération Internationale et l'Union européenne. Lors de la séance d'ouverture et dans une allocution lue en son nom par le wali de la région Marrakech-Tensift-Al Haouz, Taïb Cherkaoui, ministre de l'Intérieur, a souligné que les collectivités locales ne sont plus des entités territoriales isolées ou renfermées, mais sont devenues des espaces ayant des prérogatives étendues, des objectifs et des ambitions communs dans le cadre de la complémentarité. Il a ajouté que la force des collectivités locales réside, aujourd'hui, dans sa capacité de solidarité et d'exploitation des opportunités de coopération avec des parties nationales et internationales leur permettant ainsi d'échanger les expériences et les expertises pour atteindre le développement local et assurer des prestations de services aux citoyens dans les meilleures conditions. Quant à Abdelouahad Ourzik, gouverneur, directeur des affaires juridiques, des études, de la documentation et de la coopération à la Direction générale des collectivités locales, il a déclaré que la coopération des collectivités entre elles, favorise la mise en place de dynamiques au niveau national. Il est clair que coordonner, mutualiser, ne sont pas de simple mots récurrents dans les discours sur l'action des collectivités territoriales, mais un des impératifs assurant le développement économique au niveau national. Il faut dire que les participants ont été unanimes à souligner que le développement de la coopération décentralisée sert à renforcer les ressources et le champ d'intervention des collectivités locales autour de projets et programmes. Aussi, et lors de cette séance, on a plaidé en faveur de la consolidation des ressources financières et humaines des collectivités locales, tout en accordant la priorité aux projets communs de partenariat répondant aux besoins et attentes des citoyens. Dans ce sens, Hamid Narjisse, président du conseil régional Marrakech Tensift El Haouz, a insisté sur la nécessité de renforcer les liens de partenariat entre les collectivités locales et le secteur privé. Il estime que l'adoption de cette démarche permettra de passer d'un partenariat protocolaire à un partenariat réel fondé sur des bases solides. Mais il reste à savoir si les opportunités en matière de coopération et de partenariat sont garanties par les textes juridiques relatifs à la décentralisation. A ce sujet, T. Charqaoui a précisé dans son allocution que les autorités publiques marocaines ont doté les collectivités locales d'un arsenal juridique qu'elles ont réformé et modernisé de manière continue, tout en y incluant un ensemble d'instruments de coopération et de partenariat diversifiés. Hamid Narjisse, président du Conseil de régional Marrakech-Tensift-El Haouz Cette coopération constitue un champ de convergence des actions à mener dans le cadre d'une coopération de proximité pour un développement local durable. Compte tenu des défis du troisième millénaire, les élus locaux se doivent de revoir les mécanismes de coopération et de partenariat de manière générale et ceux de la coopération décentralisée en particulier. Il est très important de mettre en place une instance consultative nationale à même de servir d'espace de concertation pour les élus locaux dans la perspective de renforcer la coopération et le partenariat. Les collectivités locales sont appelées à fédérer leurs efforts dans le cadre d'une approche participative et de concertation avec les différents acteurs en vue de tirer profit des opportunités offertes par le partenariat et la coopération aussi bien au plan national qu'à l'échelle internationale.