Les exportations ne couvrent pas suffisamment les importations. Le modèle de croissance est fondé sur le marché intérieur. Aujourd'hui, les choix sont limités, il faut exporter. Le recul des exportations marocaines et l'augmentation des importations se sont traduits par une baisse du taux de couverture de l'ordre de 6%. Pour ce qui est du déficit commercial, il s'est creusé de 13%. Nombreuses sont les entreprises qui déclarent avoir enregistré un recul variant entre 20 et 30% du chiffre d'affaires. La confection et la bonneterie ont enregistré une baisse en valeur de 6,5% et 3,1% respectivement en 2009. Malgré les mesures prises par l'Etat, plusieurs secteurs exportateurs ont fait les frais de la conjoncture difficile. Paradoxalement, les mesures de soutien n'ont attiré que 300 parmi les 1650 unités que compte le secteur. «Les entreprises n'ont pas tiré les leçons de cette crise pour s'adapter aux nouvelles donnes du marché mondial. Au lieu de chercher des marchés, il est préférable que les industriels cherchent le bon produit !», commente Abdelatif Belmadani, président de l'ASMAEX. Pour lui, la tendance aujourd'hui est au produit de haute valeur ajoutée à un prix compétitif et au développement de la co-traitance car les donneurs d'ordre veulent de moins en moins prendre en charge le volet industriel. Les opérateurs marocains ne semblent pas avoir beaucoup investi dans ce sens dans la mesure où de grandes entreprises exportatrices acceptent toujours de produire en sous-traitance. Nezha Lahrichi, président directeur général de la SMAEX, précise que les problèmes des entreprises exportatrices sont d'ordre structurel plutôt que conjoncturel. Selon le rapport de la Cnuced intitulé «Résultats à l'exportation après la libéralisation du commerce : quelques tendances et perspectives», le Maroc a du mal à augmenter substantiellement ses exportations d'articles manufacturés en raison de la faiblesse de la production des marchandises exportables, qui a fait que le secteur manufacturier n'a pas tiré profit des débouchés qu'offrait l'économie mondiale. Les auteurs du rapport soulignent que cette faiblesse est expliquée par le manque d'investissements en raison des aléas du climat des affaires qui règne dans beaucoup de pays africains, notamment le Maroc. Le pari d'exporter sur le marché international, n'est même pas gagné par les entreprises ayant une bonne santé, souligne un opérateur. Eu égard aux potentialités que les PME-PMI peuvent receler, leur contribution à la création de richesse demeure trop maigre et leur orientation vers le marché international reste faible. Consciente de cette situation, Nezha Lahrichi précise que toutes les mesures s'inscrivent dans le temps. Il s'agit de plusieurs actions qui accompagnent le développement des plans sectoriels comme Emergence, Plan Vert, Développement de l'artisanat, Développement du secteur de la pharmacie, etc. Quant à Abdellatif Belmadani, il estime qu'au-delà des mesures relatives à la difficile conjoncture que certains estiment passagère, le ministère de tutelle a tenu à maintenir le cap quant au processus du développement des exportations marocaines.