En janvier 2015, le HCP avait prévu un taux de croissance pour cette année de 4,8%. Il revient en juin pour annoncer que cette croissance serait de 4,3%. Le Maroc fait donc bien mieux que de nombreux pays où le climat économique reste morose. Dans la zone euro, la croissance, même en s'améliorant, serait de 1,5% en 2015 et 1,8% en 2016. Le Japon est aussi à la peine, avec une croissance de 1,7% en 2016 après un petit 1,1% en 2015. Du côté des Etats-Unis, la croissance passerait de 2,7% en 2015 à 2,8% en 2016. D'après Ahmed Lahlimi, Haut-Commissaire au Plan, sous l'effet d'un environnement international peu favorable et d'une demande intérieure moins soutenue, l'économie nationale resterait marquée en 2015 par une légère reprise des activités non agricoles. C'est surtout la clémence du ciel qui a sauvé la donne. 2015 bénéficierait des conditions climatiques favorables marquées par une bonne distribution spatio-temporelle de la pluviométrie. La campagne agricole 2014/2015 dégagerait ainsi une production céréalière d'environ 110 millions de quintaux, en augmentation de 62% par rapport à 2014. Le contexte climatique bénéficierait aussi aux autres cultures non-céréalières notamment les cultures maraîchères et fruitières et au secteur de l'élevage. Il ne faut pas non plus omettre l'évolution favorable des activités de la pêche maritime. D'après le HCP, le secteur primaire dégagerait une valeur ajoutée en hausse de 13,2%, contribuant ainsi pour 1,5 point à la croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) en 2015. Si Nizar Barraka a affirmé lors de l'une de ses sorties médiatiques que l'économie marocaine se métamorphose, Lahlimi le confirme par ses prévisions chiffrées. D'après le HCP, Les activités non agricoles devraient enregistrer un rythme de croissance en amélioration de 3,1% au lieu de 2,5% en 2015, attribuable notamment à l'amélioration de 3,4% du secteur tertiaire au lieu de 2,7% en 2015. Quant aux activités du secteur secondaire, elles devraient s'accroître à un rythme modéré de 2,3%. Il a aussi souligné que la croissance de la valeur ajoutée du secteur secondaire serait attribuable à la poursuite de la reprise des industries de transformation, notamment les secteurs de l'agroalimentaire, de l'automobile et de la chimie-parachimie. Le secteur du BTP serait en légère amélioration. Cette amélioration s'explique par l'environnement international, l'évolution des prix des matières premières et de la demande mondiale adressée au Maroc. Lahlimi garde son optimisme même pour l'année 2016. Il a affirmé que la croissance économique devrait continuer d'être tirée en 2016 par la demande intérieure. Le HCP prévoit aussi la reconduction de la politique budgétaire en vigueur en 2015, et une production céréalière moyenne durant la campagne 2015/2016.