L'Association marocaine de lutte contre l'avortement clandestin (AMLAC) lance une campagne de sensibilisation et de prévention concernant les grossesses non désirées. Placée sous le thème : « Grossesses non désirées: mieux connaître pour mieux prévenir », cette initiative veut ré-ouvrir le débat sur le droit à l'avortement. L'éducation sexuelle, une urgence ! Oubli de pilule, accident de préservatif ou absence de contraception, viol et inceste sont autant de circonstances qui aboutissent à une grossesse non désirée. L'AMLAC recommande de mettre en avant la contraception d'urgence. « La communication reste timide notamment en raison de l'enchevêtrement complexe de facteurs socioculturels et religieux », constate Pr Chafik Chraïbi, président de l'AMLAC. Et d'ajouter : « Parler de sexualité sans tabou est une obligation. Permettre une information précise sur la grossesse non désirée est une urgence. Et dans certaines mesures garantir l'accès à l'avortement à celles qui ne désirent pas la poursuivre est un droit ». Pr Chraibi exhorte le gouvernement à développer des programmes d'éducation sexuelle. « Au-delà de la sensibilisation biomédicale et psychologique que nous visons, c'est à l'éducation sexuelle de nos citoyens et citoyennes que nous aspirons ». Ce plaidoyer se base sur les coûts directs et indirects des grossesses non désirées traduits notamment par leurs poids médico-sanitaires (accouchement à risque élevé, faible poids de naissance du nouveau-né, risque d'avortement provoqué...) et socio-économique (abandon d'enfant, infanticide, délinquance...). Le Maroc compte plus d'un millier de grossesses non désirées par jour. Le nombre d'IVG dépasse les 600 à 800 par jour, selon l'AMLAC.