L'automne dernier, le gouvernement avait autorisé l'importation de viandes rouges congelées dans l'espoir de stabiliser les prix sur le marché. Toutefois, la mise en œuvre de cette mesure s'est rapidement heurtée à un manque criant d'infrastructures adaptées. Selon l'Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA), seuls 15 abattoirs, dont 7 privés, sont actuellement agréés sur un total de 800 à travers le Royaume. Une situation qui limite fortement la capacité d'absorption du marché et met en péril la qualité des produits mis en circulation. Des abattoirs publics en difficulté Lors de l'arrivée des premières cargaisons de viandes rouges congelées, l'ONSSA a été contraint de fermer plusieurs abattoirs non conformes aux normes sanitaires. En conséquence, les importateurs se sont tournés vers des structures privées pour éviter la détérioration des produits. Mais cette solution alternative n'a pas permis de réduire les coûts de production, rendant inefficace l'initiative gouvernementale de baisse des prix. Par ailleurs, la situation des abattoirs publics reste préoccupante. Dépourvus d'équipements modernes et de conditions sanitaires conformes aux exigences de sécurité alimentaire, ces infrastructures ont été pointées du doigt lors d'une intervention du ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit, à la Chambre des conseillers. Il a mis en évidence des problèmes de maintenance, d'hygiène et de gestion qui compromettent leur réhabilitation à court terme. Une suspension pour repenser le modèle Malgré les contrôles réguliers effectués par l'ONSSA sur les entrepôts frigorifiques, la gestion des viandes congelées s'avère trop complexe dans un marché où les infrastructures publiques ne répondent pas aux exigences sanitaires et logistiques. Après plusieurs mois d'expérimentation, le gouvernement a finalement opté pour une suspension de l'importation de ces produits, en attendant une solution plus durable. Alors que la pression sur le prix de la viande rouge persiste, cette suspension relance le débat sur la modernisation des infrastructures et la nécessité d'une restructuration du secteur pour garantir à la fois la sécurité alimentaire et la stabilité des prix.