Le Moyen-Orient traverse aujourd'hui une crise d'une ampleur inédite. Gaza est en ruines, le peuple palestinien se retrouve dans une tourmente existentielle, et le monde arabe observe les événements avec stupeur, impuissant à infléchir le cours de l'histoire. Depuis les années 1960, les Etats arabes, en particulier ceux du Moyen-Orient, ont entretenu des concepts flous – "résistance", "lutte contre le sionisme" – qui se sont mués en drogues idéologiques, rendant toute remise en question impossible. Ces récits, conçus, en partie , pour dissimuler des échecs politiques, ont engendré une paralysie collective aux conséquences aujourd'hui désastreuses. Loin d'être seulement le produit de décisions extérieures, le chaos actuel découle aussi des contradictions internes du monde arabe. La montée des extrémismes, l'instrumentalisation de la religion, l'effondrement des institutions étatiques et la corruption endémique ont fait du Moyen-Orient un terrain de crises perpétuelles. Pendant ce temps, l'Europe recule, la Russie se débat dans sa guerre en Ukraine, et la Chine avance ses pions avec une vision stratégique de long terme. Dans ce contexte, le monde arabe semble condamné à subir, incapable de proposer une alternative viable. Qui aurait imaginé que les Etats-Unis puissent envisager une intervention directe à Gaza pour reconstruire un territoire en ruines ? Qui aurait prédit que le peuple palestinien, privé de perspectives, serait contraint à un déplacement contraint loin de sa terre natale ? Qui aurait cru que l'Autorité palestinienne finirait par perdre toute légitimité, abandonnant son peuple à son sort ? Avec du recul, certains signes auraient dû alerter sur cette évolution. Mais rares étaient les esprits lucides capables de dénoncer à temps l'extrémisme, la manipulation et la corruption qui gangrènent la région. L'heure du réveil a sonné : le Moyen-Orient ne pourra se réinventer sans une prise de conscience collective. L'échec de la "résistance" comme projet politique est aujourd'hui évident : loin d'avoir renforcé les peuples, il les a affaiblis, les enfermant dans un piège idéologique stérile. La vraie résistance, aujourd'hui, ne se situe plus dans des slogans, mais dans la construction d'Etats modernes, capables d'assurer justice, stabilité et prospérité. À bon entendeur!