Pour le Maroc l'ambition est claire : se positionner comme un leader incontournable de l'industrie ferroviaire en Afrique et à l'international. Lors de la troisième édition du Rail Industry Summit, le Royaume a présenté les grandes lignes d'une stratégie audacieuse visant à bâtir un écosystème ferroviaire à la fois performant et durable. Cet événement de grande envergure, qui se tient les 19 et 11 décembre, rassemble plus de 600 participants, 200 entreprises, 120 exposants et des délégations représentant 14 pays. Un essor ferroviaire stratégique Mohamed Rabie Khlie, directeur général de l'ONCF, a noté que cette rencontre vise à fédérer les acteurs du secteur ferroviaire, incluant industriels, bureaux d'études et universités, pour tirer parti de la dynamique exceptionnelle que connaît le ferroviaire au Maroc. « Ce vaste programme de développement vise à localiser l'industrie ferroviaire dans notre pays et à faire du Maroc, à l'instar de l'automobile et de l'aéronautique, un véritable hub ferroviaire capable de rayonner dans toute la région », a-t-il déclaré. Il a ajouté également « Qu'il s'agisse des projets déjà réalisés ou du vaste programme de développement en cours, l'objectif est clair : renforcer l'écosystème ferroviaire national et favoriser la localisation de nombreux sous-systèmes ferroviaires dans le pays ». De fortes ambitions d'ici 2030 De son côté Mohamed Smouni président du Cluster Ferroviaire MTI (Moroccan Train Industry) a mis l'accent sur l'ambition de structurer un véritable écosystème ferroviaire. « Nous sommes à un tournant stratégique pour faire émerger l'industrie ferroviaire marocaine. Avec le développement d'un écosystème solide, comme cela a été fait dans les secteurs automobile et aéronautique, l'objectif est de fabriquer des trains made in Morocco », a-t-il précisé. Créé en 2021, ce cluster joue un rôle clé dans cette stratégie. Depuis la signature, en décembre 2023, du contrat-programme entre le cluster et le ministère de l'industrie, de nombreux progrès ont été réalisés : le cluster regroupe aujourd'hui plus de 60 membres, et des projets collaboratifs voient le jour. L'objectif d'ici 2030 est ambitieux : créer 10 000 emplois, soutenir une dizaine de start-ups, lancer 20 projets collaboratifs, produire localement des trains et générer une forte valeur ajoutée. Le développement ferroviaire marocain s'appuie sur un plan stratégique de l'ONCF, doté d'un budget de 87 milliards de dirhams d'ici 2030. Ce programme prévoit l'extension du réseau, la modernisation des infrastructures existantes et l'acquisition de nouveaux trains. « Il s'agit d'un projet ambitieux qui renforce les fondations d'un écosystème ferroviaire capable de positionner le Maroc comme un leader régional », a conclu Mohamed Smouni.