L'organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a récemment publié un rapport détaillant le climat d'investissement au Maroc. Cette analyse met en lumière les progrès réalisés au cours des deux dernières décennies ainsi que les réformes nécessaires pour renforcer davantage l'économie marocaine. Des réformes structurelles saluées Depuis son adhésion à la Déclaration de l'OCDE sur l'investissement international en 2009, le Maroc a entrepris des réformes ambitieuses visant à attirer les investissements directs étrangers (IDE). Cette dynamique a permis au pays de s'imposer comme une destination privilégiée en Afrique du Nord. Selon l'OCDE, l'ouverture aux IDE et l'intégration aux chaînes de valeur mondiales ont stimulé la croissance économique, modernisé les infrastructures et amélioré le climat des affaires. Un cap maintenu malgré les crises En 2024, le Maroc se trouve à un tournant décisif, après avoir fait face aux impacts de la pandémie de COVID-19 et du séisme d'Al Haouz. La reprise économique du pays repose sur une politique budgétaire prudente, combinée à une croissance tirée par la consommation privée, l'investissement et des exportations solides. Cependant, l'OCDE rappelle la nécessité d'intensifier les réformes pour assurer une résilience durable. Des secteurs clés à dynamiser Le rapport de l'OCDE identifie plusieurs axes essentiels pour le développement futur du Maroc. La promotion de l'investissement privé est jugée cruciale pour diversifier l'économie et générer des emplois de qualité, avec un besoin d'optimiser la Charte de l'investissement, notamment en réduisant la bureaucratie et en renforçant la transparence pour attirer des projets à forte valeur ajoutée, surtout dans les secteurs technologiques et décarbonés. Concernant le marché du travail, l'accent est mis sur des politiques favorisant l'emploi des jeunes et des femmes, ainsi que la formalisation de l'économie. Enfin, pour combler l'écart de productivité avec les pays avancés, l'OCDE recommande de renforcer les infrastructures numériques et de stimuler l'innovation à travers un soutien accru à la recherche et développement, en particulier pour les PME. Une priorité accordée aux enjeux environnementaux Le Maroc affiche des ambitions élevées en matière de développement durable, notamment pour la gestion des ressources hydriques et la réduction des émissions de carbone. Dans un contexte de stress hydrique amplifié par le changement climatique, l'OCDE insiste sur la nécessité de politiques climatiques renforcées, telles qu'une tarification adéquate de l'eau et un soutien ciblé pour les populations les plus vulnérables. Feuille de route pour une croissance inclusive Les recommandations de l'OCDE s'inscrivent en droite ligne avec le Nouveau Modèle de Développement (NMD) du Maroc, qui fixe des objectifs stratégiques pour 2035. Le dynamisme du secteur privé est placé au centre des efforts pour diversifier l'économie et accroître la compétitivité du pays. Les autorités marocaines sont appelées à poursuivre leurs réformes pour améliorer la cohérence des politiques nationales et régionales, tout en renforçant la gouvernance économique.