Le partenariat entre le Maroc et l'OCDE, qui date de plusieurs années, figure parmi les plus prometteurs en termes d'opportunités et de perspectives pour le développement économique et la croissance durable auxquels aspire le Maroc. Il est vrai qu'à la différence des autres institutions internationales intervenant dans le domaine de l'économie où de la finance, l'OCDE n'accorde pas de financement, mais le champ des compétences de l'organisation est un important levier pour la promotion de l'économie et de la croissance. En témoignent les mécanismes jusque-là conduits par les deux parties, dont la plus significative est la stratégie de développement du climat des affaires au Maroc, qui a été présentée le 8 juin dernier à Rabat. Cette initiative a permis d'opérer un diagnostic sans concession, sur la base des instruments clés de l'OCDE, de l'environnement des affaires au Maroc. Il a également servi de tremplin pour l'identification des domaines prioritaires où les réformes majeures devraient être engagées, en vue d'améliorer qualitativement le climat des affaires au Maroc et ainsi promouvoir la compétitivité nationale tout en attirant davantage d'investissements. Le secrétaire général adjoint de l'organisation, Richard Boucher, a réaffirmé la volonté de l'OCDE d'accompagner le Maroc qui, «depuis plusieurs années, s'ancre progressivement dans un chemin de croissance vertueux». Un partenariat stratégique La procédure d'adhésion est certes complexe et parfois assez longue... Elle suppose en effet toute une série d'examens qui ont pour but d'évaluer la capacité d'un pays à respecter les normes de l'OCDE dans un grand nombre de domaines, mais le Maroc dispose de réels atouts pour se conformer à la feuille de route permettant d'adhérer à la convention. Déjà, dans leur rapport, les experts de l'OCDE ont mis en exergue le fait que «le pays se rapproche progressivement des meilleures pratiques des pays de l'OCDE dans certains domaines, notamment en matière de politique commerciale, d'attractivité des investissements et de privatisations». Le rapport souligne en plus que «les efforts fournis quant à la promotion des PME et aux partenariats public-privé sont également à saluer, tout comme la réalisation de grands chantiers d'infrastructures». Autant de points positifs à l'avantage du Maroc, qui peut se servir du processus d'adhésion pour poursuivre et améliorer les réformes. Le Maroc est d'ailleurs depuis 2009 membre à part entière du centre de développement de l'OCDE, un organisme visant à promouvoir des recherches comparatives en matière de développement et à conduire des dialogues politiques sur la gouvernance mondiale entre les pays membres de l'organisation et les pays émergents ou en développement. Il a également adhéré à la déclaration de l'OCDE sur l'investissement international, s'engageant ainsi à mettre en œuvre un environnement ouvert pour les investisseurs internationaux et à promouvoir le comportement responsable des entreprises. Cette adhésion fait suite à un examen approfondi de la politique marocaine en matière d'investissement par le Comité d'investissement de l'OCDE, ce qui constitue une reconnaissance par l'organisation de la réussite de cette politique. Cette méthodologie permet d'établir un consensus entre toutes les parties prenantes, afin de faire valoir le potentiel du secteur privé comme catalyseur de la croissance du développement et de l'emploi dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du nord (MENA). Preuve du dynamisme du Maroc dans l'organisation communautaire, le Maroc assume, depuis 2009, la coprésidence de l'initiative Mena-OCDE, un programme pour la promotion de la gouvernance et l'investissement, et qui œuvre pour l'accompagnement des réformes destinées à stimuler la création d'emplois, à renforcer le climat des affaires et des investissements, à promouvoir les principes de bonne gouvernance, à renforcer la transparence et la responsabilité des institutions publiques, à soutenir la participation de la société civile dans le dialogue politique et à consolider les partenariats régionaux et internationaux. Le mandat qui devait arriver à échéance en 2012, a été prolongé pour deux années supplémentaires «vue la dynamique du Maroc qui peut constituer un modèle pour la région», selon le ministre des Affaires économiques et générales, Nizar Baraka, se félicitant de cette reconnaissance. Autant dire que la volonté du Maroc de s'engager sur le processus d'adhésion à l'OCDE conforte la volonté du royaume d'arriver à l'émergence économique à l'horizon 2020 à travers non seulement, l'amélioration sensible du climat des affaires pour le conformer aux normes internationales mais également l'attraction des investissements pour une croissance économique humaine et durable. Le tout avec comme cerise sur le gâteau, l'accès à un marché qui réunit plus de 70 pays figurant parmi les plus prospères de la planète.