Vieillesse, maladie, invalidité, chômage, maternité ... sont autant de risques qui menacent la stabilité des individus et de la société. Au cœur des préoccupations royales, le chantier de la généralisation de la protection sociale, lancé en avril 2021, était la réponse judicieuse du Maroc pour renforcer sa résilience en temps de crise mais aussi en temps normaux. Grâce à ce projet ambitieux, la protection sociale a été élargie pour toucher des catégories de la population jusqu'à alors privées d'une couverture face aux aléas socio-économiques. Ciblant dans un premier temps les agriculteurs, les artisans, les commerçants ou encore les travailleurs indépendants, ces mécanismes permettront à ces catégories de prévenir les conséquences financières des " risques sociaux". Des situations susceptibles de compromettre leur sécurité économique et celle de leurs familles. AMO, ça ne fait que commencer Progressant de manière significative, la généralisation de la couverture-maladie au Maroc a atteint des niveaux record, comme l'estime le dernier rapport de la Banque africaine de développement (BAD). Le nombre de bénéficiaires de l'Assurance maladie obligatoire (AMO) gérée par la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) est ainsi passé de 7,8 millions en 2020 à 23,2 millions en 2023. Le nombre de dossiers de remboursement déposés quotidiennement a triplé en atteignant 60.600 en 2023. Une forte demande qui a tendance à s'accentuer et que la CNSS tente de satisfaire en étendant son réseau à 170 agences et 2.000 points de dépôt. Des chiffres qui donnent une idée sur la grande importance de ce chantier et sur sa forte évolution future. De larges catégories de la population, privées auparavant de soins et de soutien, qui peuvent enfin profiter de cet accompagnement médical. Ce rythme soutenu dans la généralisation se confirme avec une nouvelle avancée de ce chantier. Le 24 juin 2024, la Chambre des Représentants a adopté à la majorité le projet de loi n°21.24 fixant des dispositions particulières relatives au régime d'assurance maladie obligatoire de base (AMO) applicable aux personnes capables de payer les cotisations et n'exerçant aucune activité rémunérée ou non rémunérée. Une belle concrétisation des aspirations royales en matière de justice sociale. Aide sociale, pour un avenir meilleur Piliers de l'Etat social prôné par le Souverain, le Registre national de la population (RNP) et le Registre social unifié (RSU) s'inscrivent dans le cadre d'une réforme globale de la protection sociale au Maroc. Conçus pour accompagner la généralisation de cette dernière, ces deux systèmes permettent l'identification et le ciblage des individus éligibles aux différents programmes sociaux. Si le RNP permet d'identifier les bénéficiaires des programmes d'appui social, le RSU lui détermine le programme social adapté aux besoins de chaque citoyen. Des outils qui garantiront une distribution équitable des aides sociales. Les allocations familiales, de leur côté, permettent de soutenir les familles marocaines vulnérables. Ces dernières bénéficient d'une aide de 500 dirhams qui peut augmenter jusqu'à 1.000 dirhams selon le nombre des enfants. Les veuves avec enfants recevront entre 350 DH et 400 DH par mois d'ici 2026. En juin 2024, ces registres ont marqué des records d'adhésion avec 21,5 millions de personnes pour le RNP et 5 millions de ménages inscrits pour le RSU et 11 millions de bénéficiaires d'aides sociales directes. Ces statistiques démontrent en effet l'efficacité et le grand besoin de tels mécanismes et surtout de telles aides. L'on peut facilement présager une augmentation de ces chiffres dans l'avenir surtout avec le renforcement de la confiance des citoyens en leur administration. Une relation qui sera améliorée davantage grâce à la transparence et l'efficience des systèmes digitalisés. Au-delà de l'importance de ces aides et leur impact sur la situation socio-économique des populations fragilisées, c'est la vision sociale et profondément humaniste qui renforce le sentiment de justice sociale et de dignité chez les citoyens. En plus d'améliorer la qualité de vie des Marocains, la couverture sociale généralisée va favoriser une croissance économique inclusive et durable.