Les assaillants ont attaqué jeudi vers minuit le siège de la police de la ville de Rask, dans la province troublée du Sistan-Baloutchistan. "Lors de l'attaque terroriste, 11 policiers ont été tués et d'autres ont été blessés", a déclaré à la télévision le vice-gouverneur de la province, Alireza Marhamati. "Les officiers qui se trouvaient au quartier général militaire visé se sont défendus courageusement. Ils ont blessé et tué certains des assaillants", a-t-il indiqué, cité par l'agence officielle Irna. Le procureur de Zahedan, la capitale de la région, Mehdi Shamsabadi, a de son côté annoncé que sept policiers avaient été blessés, certains d'entre eux se trouvant dans "un état critique". Province pauvre Le commandant de la police du Sistan-Baloutchistan était présent vendredi matin à Rask, où "la situation est sous contrôle", a indiqué Irna. L'agence de presse Irna a montré des images d'un hélicoptère recherchant des assaillants au-dessus des montagnes à la frontière entre l'Iran et le Pakistan. La vaste région désertique du Sistan-Balouchistan est le théâtre d'affrontements récurrents entre d'un côté les forces de l'ordre, et de l'autre des militants de la minorité baloutche et des groupes sunnites. Cette province est l'une des plus pauvres d'Iran, abritant majoritairement la minorité ethnique baloutche, qui adhère à l'islam sunnite plutôt qu'à la branche chiite prédominante en Iran. Vendredi sanglant Dans un bref communiqué publié sur sa chaîne Telegram, le groupe baloutche Jaïsh al-Adl ("Armée de la Justice" en arabe) a revendiqué l'attaque. Ce groupe a été formé en 2012 par d'anciens membres d'une organisation sunnite qui avait mené une rébellion, sévèrement réprimée dans la région jusqu'en 2010. Il est notamment connu pour avoir revendiqué l'enlèvement de 12 policiers et soldats iraniens dans la même province en octobre 2018. En juillet, deux policiers ont été tués lors d'une attaque, revendiquée par le groupe, contre un poste de police à Zahedan. Le groupe a accusé le commissariat ciblé à Rask d'être "l'un des principaux responsables de la tragédie du vendredi sanglant", en allusion à des violences survenues en septembre 2022. La ville de Zahedan avait à l'époque été le théâtre de plusieurs jours de violences meurtrières déclenchées après le viol présumé d'une adolescente imputé à un policier. Le poste de la police visé est situé à proximité de la mosquée Makki, dirigée par l'influent chef religieux de la minorité musulmane sunnite de la province, Molavi Abdol Hamid. Dans un communiqué, ce dernier a condamné "toute manifestation de violence", soulignant ignorer qui était derrière l'attaque.