Le prix de la volaille est monté en flèche ces derniers jours dépassant les 20 DH par kilogramme. Un coup dur pour le consommateur. Pour l'éleveur aussi. L'association nationale des éleveurs de poulet de chair (ANPC) récuse cette hausse, indiquant que la raison principale en est la cherté des matières premières intervenant dans le processus de production, ainsi que des aliments composés. Elle va encore plus loin et accuse le ministère d'encourager cette hausse . « Certaines sociétés d'aliments composés, visent à réaliser des profits considérables au détriment du citoyen et des petits et moyens éleveurs. Pourtant, elles bénéficient de divers avantages tels que le soutien et d'autres incitations offerts par l'Etat. Ces avantages ne sont pas accordés aux petits et moyens éleveurs, bien qu'ils représentent l'épine dorsale de la production de cette substance vitale », déplore l'association. Filière condamnée Les éleveurs soulignent également l'absence de la prospérité du secteur promise depuis la signature du premier contrat en 2008. Ils précisent que les signataires des contrats du plan Maroc Vert, bénéficiaires du soutien, manipulent la production en contrôlant l'offre. Selon la même source, ils imposent une politique de fait accompli aux petits et moyens éleveurs ainsi qu'aux consommateurs. « Le contrat-cadre du plan Maroc vert que nous avons signé en 2008 avait pour objectif une réduction du coût de production et, par conséquent, une diminution des prix du poulet sur les marchés de consommation. De plus, cet accord visait l'exportation de l'excédent et la préparation de plus de 50% de la production nationale avant 2012. Cependant, à la veille de 2024, il est évident que ces engagements n'ont pas été réalisés comme promis en 2008 », déplore l'ANPC. Appel à l'action L'association appelle le ministère à agir et de venir en aide aux petits et moyens éleveurs. Elle sollicite la mise en place de mesures d'urgence, telles que l'exonération des intérêts bancaires et de la taxe sur la valeur ajoutée sur les aliments composés, ainsi que la possibilité d'échelonner leurs dettes. « Ces initiatives visent à permettre à cette catégorie de producteurs de reprendre leur activité », précise t-elle. Parallèlement, les éleveurs exhortent les autorités compétentes à intervenir en vue de réduire le coût des aliments composés. Cela pourrait être réalisé, selon eux, en sanctionnant les opportunistes et en les exemptant des droits de douane et de la taxe sur la valeur ajoutée. « L'objectif est de contrer la monopolisation et de créer une véritable concurrence dans le secteur, dont le consommateur marocain serait le premier bénéficiaire avant le producteur », fait savoir l'association.