Le ministre de l'Education nationale, du préscolaire et des sports, Chakib Benmoussa prévoit que le nouveau statut du corps enseignant prenne effet à partir de la prochaine rentrée scolaire. Or, ce statut censé remplacer tous les anciens statuts et qui sera uniforme pour tout le personnel du secteur de l'Education nationale suscite des inquiétudes et des débats parmi les délégués pédagogiques et les administrateurs de l'éducation, qui expriment leur mécontentement face à certaines de ses dispositions. Ce que veulent les délégués pédagogiques Les délégués pédagogiques sont en colère. Ils jugent qu'ils ont été exclus de ce nouveau statut. Selon eux, dans le projet tel qu'il est conçu aujourd'hui, ils sont privés d'une carrière évolutive, sans droit à la promotion ni au changement de cadre, contrairement aux autres corps. Ils ont également été privés, d'après eux, du droit à la promotion basée sur les diplômes et de la possibilité de concourir pour des postes à responsabilités, ainsi que du droit de bénéficier d'indemnités pour les tâches et responsabilités qui leur incombent. Ainsi, cette catégorie sollicite le ministère d'abord à supprimer la mention "aider dans les tâches administratives" pour la remplacer par "aider dans les tâches pédagogiques". Les délégués pédagogiques insistent également sur la nécessité d'avoir des opportunités de promotion et de changement de cadre similaires à celles offertes aux autres corps enseignants, ainsi que la promotion basée sur les diplômes, comme pour les autres enseignants. Ils veulent aussi obtenir le droit à la mobilité, de manière automatique via le site électronique, sans nécessiter l'approbation du directeur provincial. Les revendications des administrateurs de l'éducation À Guelmim, le Front local de défense des administrateurs de l'éducation s'est rassemblé en signe de protestation contre les dispositions du nouveau statut. Sous le slogan "Pas de rentrée scolaire tant que les revendications légitimes et justes des administrateurs de l'éducation ne sont pas immédiatement satisfaites dans le nouveau statut", cette mobilisation vise à attirer l'attention du ministère de tutelle sur les préoccupations des administrateurs de l'éducation. Le front en question regroupe le syndicat national des administrateurs de l'éducation affilié à l'UGTM, le syndicat national de l'administration éducative affilié à l'UMT, le syndicat national des administrateurs de l'éducation affilié à la FDT, la secrétariat régional des cadres de l'administration éducative affilié à la FNE et les associations de coordination tripartites à Guelmim. Parmi les principales doléances soumises au ministère de tutelle, les administrateurs de l'éducation dénoncent l'ambiguïté des tâches qui leur sont attribuées dans leurs différentes fonctions. Ils pointent également du doigt l'absence de dispositions spécifiques concernant des indemnités adaptées à leur cadre professionnel, ainsi que le manque d'évolution de leur statut comparé à celui d'autres catégories d'enseignants. En outre, les administrateurs de l'éducation expriment leur mécontentement face au maintien des mêmes indemnités antérieures pour les tâches et le logement, qui ne correspondent plus à l'ampleur croissante de leurs responsabilités et des loyers. Ils critiquent également le transfert d'autres entités pour surveiller et évaluer leur travail, ce qui remet en question leur légitimité et leur reconnaissance professionnelle. Appel à la mobilisation contre le nouveau statut Le Front insiste aussi sur l'importance de répondre aux revendications légitimes des administrateurs de l'éducation. Ils exigent clairement et précisément la définition de leurs tâches, accompagnée d'une indemnité financière appropriée à leur cadre professionnel. Ils appellent également à la prévision d'indemnités complémentaires correspondant à l'ampleur de leurs responsabilités. En outre, le Front demande une augmentation des indemnités réglementaires et du logement, qui sont restées figées depuis plusieurs années. Ils souhaitent également que le parcours d'inspection administrative soit ouvert aux administrateurs de l'éducation, leur permettant ainsi d'accéder à des possibilités de promotion professionnelle. Le Front uni rejette catégoriquement les contenus du nouveau statut, qu'ils considèrent comme des reculs graves visant spécifiquement les administrateurs de l'éducation. Ils appellent toutes les organisations et associations nationales représentant les administrateurs de l'éducation à s'unir et à travailler de manière solidaire pour défendre leurs droits légitimes. Pour manifester leur mécontentement, le Front prévoit d'adopter l'option de l'escalade en organisant un sit-in ouvert devant les directions provinciales et en gelant toutes les tâches administratives dans tout le royaume.