Aujourd'hui, bon nombre d'entreprises l'ignorent encore, mais la ZLECAf entrée en vigueur depuis le début de l'année 2021, permet aux exportateurs marocains d'accéder à de nouveaux marchés, de diversifier leurs activités et de renforcer leur compétitivité. «Les projections économiques ont montré que si les pays d'Afrique commercent davantage entre eux, le potentiel de devenir le huitième bloc économique au monde avec un PIB combiné de 3 milliards de dollars, deviendra une réalité et devrait doubler d'ici 2050 », a déclaré Hassan Sentissi El Idrissi, président de l'Association Marocaine des Exportateurs (ASMEX) lors d'un séminaire organisé par l'association sur le thème "Quelle logistique pour la ZLECAf ?". Il a ajouté que « ceci requiert des actions de fond au niveau national et continental pour briser les obstacles critiques rencontrés dans le domaine de l'exportation en Afrique, tels que la compétitivité́ des exportations des PME, les règles d'origine, les normes techniques et de sécurité des produits, l'accès aux différents appuis dont le financement, et le renforcement de capacité des entreprises ». De son côté, Saloua Karkri, présidente de la commission Afrique de l'ASMEX a noté que « la ZLECAF c'est le salut pour toute l'Afrique. C'est la plus grande union douanière du monde et les pays africains ont conscience aujourd'hui du potentiel de développement et de croissance qu'elle représente pour l'avenir du commerce para-africain ». Clés de réussite L'événement a été l'occasion de dresser une série de recommandations concrètes pour aider les exportateurs marocains à bénéficier des opportunités offertes par l'accord. L'ASMEX propose ainsi : -tDéveloppement de l'offre exportable : Un programme sera mis en place pour identifier les nouvelles opportunités d'exportation et informer les opérateurs marocains des avantages compétitifs offerts par l'accord ZLECAF. -tPositionnement géostratégique et renforcement du partenariat intra-africain : Le Maroc vise à consolider sa position en tant que hub logistique pour l'Afrique et à renforcer la coopération régionale dans le domaine de la logistique. Des projets spécifiques de hubs prioritaires seront identifiés en collaboration avec les institutions étatiques et financières. -tNormalisation : L'harmonisation des procédures aux frontières et la dématérialisation des processus faciliteront les échanges commerciaux. Le Maroc partagera son expérience avec le guichet unique du commerce extérieur PORTNET pour aider les pays africains dans ce domaine. De plus, la coopération en matière de normes sanitaires et phytosanitaires sera renforcée. -tDigitalisation : Les bonnes pratiques de digitalisation, telles que le système de certification phytosanitaire électronique "e-phyto", seront partagées avec les pays africains. Un système d'échange d'informations douanières et techniques sera développé pour faciliter les opérations de dédouanement. -tFinancement et règlement des exportations : Des mécanismes de sécurisation des paiements et d'assurance à l'exportation seront mis en place en partenariat avec l'Office des Changes et le secteur bancaire pour soutenir les opérateurs marocains investissant en Afrique.