Le Royaume est le pays le plus sûr en Afrique du Nord. C'est ce que vient de révéler l'édition 2023 de l'Indice mondial du terrorisme. Elaboré par l'Institut pour l'économie et la paix, ce classement place le Maroc en 83e rang des pays les plus épargnés par les actes terroristes. Avec l'un des niveaux de sécurité antiterroristes les plus élevés au monde, le Maroc a amélioré, cette année, son classement de 7 positions en passant de la 76e place en 2022 à la 83e place. En cette édition 2023, le Maroc devance des pays européens tels la France et l'Allemagne et des pays nord africains comme la Libye, l'Egypte ou encore l'Algérie. Cette dernière a été classée par le rapport comme étant un pays à haut risque tandis que la Tunisie se retrouve dans la catégorie des pays affichant un faible risque terroriste. Toujours d'après les analyses de cet indice 2023, les pays arabes les plus touchés par la menace terroriste sont la Syrie, l'Irak, le Yémen, l'Egypte, l'Algérie et la Libye. « Ceci alors que d'autres pays n'ont enregistré aucune attaque terroriste au cours des cinq dernières années, comme le Koweït, le Qatar, Oman et le Maroc », note les auteurs du rapport. MENA, en amélioration Toujours d'après le rapport, la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA) aurait enregistré une amélioration globale de 6% de son score en 2022, avec 14 pays en amélioration, trois en détérioration et trois n'ayant enregistré aucun changement. Les Emirats arabes unis (EAU), Israël et l'Iran sont les pays qui ont enregistré une détérioration, note le rapport. Avec une proportion de décès en diminution depuis la défaite de Daech, la région MENA ne représente que 11% du total des décès, derrière l'Asie du Sud et l'Afrique subsaharienne. Le Sahel, épicentre du terrorisme La région du Sahel est devenue cependant l'épicentre du terrorisme, comme le souligne le rapport. Les décès au Sahel représentent 43% du total mondial en 2022, contre seulement 1% en 2007. Les auteurs du rapport s'inquiètent particulièrement par rapport à deux pays : Le Burkina Faso et le Mali. Ces derniers représentent en effet 73% des décès dus au terrorisme au Sahel en 2022 et 52% de l'ensemble des décès dus au terrorisme en Afrique subsaharienne. Les attentats dans ces pays deviennent plus meurtriers avec une augmentation de 48% du nombre de personnes tuées par attentat par rapport à 2021. Guerre et terrorisme font bon ménage L'Etat Islamique demeure le groupe terroriste le plus meurtrier au monde pour la huitième année consécutive. Il s'accapare la part du lion des attaques et de décès en 2022. Faisant bon ménage, les guerres favorisent la montée du terrorisme, comme le souligne le rapport. Plus de 88 % des attaques et 98 % des décès dus au terrorisme en 2022 ont eu lieu dans des pays en conflit. « Les attaques dans les pays impliqués dans un conflit sont sept fois plus meurtrières que les attaques dans les pays pacifiques », note le rapport. L'instabilité politique serait également un facteur favorisant la prolifération terroriste. Au nouveau épicentre du terrorisme, le Sahel a enregistré six tentatives de coup d'Etat depuis 2021, dont quatre ont réussi. Comment se calcule l'Indice mondial du terrorisme ? Pour calculer « la moyenne sécuritaire » de chaque pays, ce classement se base essentiellement sur quatre indicateurs : Incidents, nombre de morts, de blessés et otages. Un score spécifique de chacun de ces indicateurs est élaboré sur une période de cinq ans. Le classement du pays est tributaire de ce score : Plus il est faible, plus le pays est sûr. Alors que la menace terroriste plane sur plusieurs régions du globe, le Maroc peut se targuer de son immunité anti-terrorisme. Fruit d'une approche multidimensionnelle, la politique de lutte antiterroriste marocaine en a fait d'ailleurs un modèle en la matière. En février 2023, le département d'Etat américain a salué dans un rapport, la pertinence de la stratégie marocaine globale « axée sur des mesures sécuritaires vigilantes, une coopération régionale et internationale et des politiques de luttes anti-radicalisation ».