Il est communément admis de traiter chaque chose en son temps pour la gérer au mieux, seulement cette fois -ci la donne pourrait bien être sensiblement différente. Chaque année, des millions de parents se retrouvent face à la même problématique : faire le bon choix pour leurs progénitures en matière de scolarisation ou de préscolarisation. Les interrogations quant au système éducationnel marocain sont reportées d'une année à une autre et se posent avec toujours plus d'acuité. Public ou privé ? Mission ou école marocaine? Et avant tout moyens financiers ou pas ? Dépenses, dépenses, dépenses Frais d'inscriptions, assurance santé, fournitures scolaires mais aussi miel, beurre, farine et autres denrées «ramadanesques». Lorsque deux grands évènements coïncident de la sorte, ce sont les ressources familiales qui en prennent un coup. Impossible de faire l'impasse sur un Ftour en bonne et due forme ou sur les différents et nombreux besoins des écoliers. Professeur de second cycle au lycée public Ahmed Chaouqi de Salé, Zohra Hmimid corrobore. «C'est difficile mais on n'a malheureusement pas le choix. Que ce soit mon époux ou moi, nous devons comme tout le monde d'ailleurs jongler entre plusieurs frais liés à la fois au Ramadan et à la rentrée de notre petite, ce n'est vraiment pas évident. L'école où j'ai inscrit ma fille a elle aussi décidé d'augmenter ses tarifs sans même nous prévenir. C'est un comble!» Même son de cloche de la part de Majda Radi, responsable marketing pour Carré Bleu Marin, une entreprise située sur Agadir. Mariée et mère d'un enfant, elle pense en avoir pour un minimum de 9000 DH d'ici à la fin du mois, répartis entre nourriture, fournitures et tenues de l'Aid. « Les frais de réinscriptions à eux seuls me coûteront 2500 DH, puis viendra le reste, je préfère ne pas trop y penser». A titre d'information, cette jeune cadre a préféré recourir à une école privée marocaine classée troisième dans la région (en prévision des années à venir). «Je ne fais pas trop confiance au système public, le niveau y est généralement faible et le taux d'absentéisme un peu trop élevé à mon goût. En matière d'enseignement il vaut mieux jouer la carte de la prudence ». Ce ne sont pourtant pas les initiatives étatiques qui manquent pour garantir une certaine stabilité au niveau des prix ou encore lancer des campagnes de solidarité en vue d'aider à la scolarisation des plus démunis. Cette année encore l'opération «1 million de cartables» permettra la distribution de sacs et de matériel scolaire aux élèves du public obéissant à certains critères. De nouveaux défis, mais Cette rentrée 2009/2010 semble s'imposer sous le signe de l'exigence et de la réforme. 200 classes préscolaires vont s'ajouter à celles déjà existantes dans le but d'étendre le service à un plus grand nombre d'enfants. Une augmentation des moyens de transports scolaires est également prévue ainsi qu'une hausse du montant des bourses qui sera rehaussé à un peu plus de 1000 dh pour les 90000 écoliers censés en bénéficier. Côté enseignants ce n'est pas vraiment la joie, «Les réformes engagées devraient également profiter aux professeurs et instituteurs, pour instaurer un certain équilibre. Nos conditions ne sont pas forcément améliorées et c'est vraiment dommage. A titre d'exemple il est exigé de nous un minimum de 21heures de cours par semaine mais en revanche rien n'est fait pour diminuer l'effectif des classes, dont le nombre dépasse très souvent les 40 élèves» explique notre professeur de Salé. «Même chose concernant l'absentéisme, l'administration a décidé de limiter l'usage des certificats médicaux, c'est très bien, mais qu'est-ce qui a été prévu pour motiver les enseignants à leurs tâches? Pas grand chose». Parent d'élève, musulman et enseignant semble être une combinaison bien compliquée ce mois-ci Quand l'A(H1N1) menace Une hypoglycémie généralisée, des frais mirifiques mais aussi le risque de voir ses rejetons contracter la fameuse grippe porcine dans l'enceinte de leurs écoles. Le ministère de l'?ducation nationale a tout récemment affirmé «être en train de mettre en place un dispositif contre la grippe A» avec l'aide du ministère de la Santé. Une déclaration qui ne suffit pourtant pas à dissiper le sentiment d'inquiétude animant les parents. «Des mesures avaient également été prises auparavant par le département de la Santé publique mais cela n'a pas empêché l'apparition d'une centaine de cas chez nous. Peut-être faudra-t-il penser à un moment, comme dans certains Etats, à fermer les écoles le temps de stabiliser les choses» nous dit Mohamed El Boukili, fonctionnaire et père de trois enfants. Nul n'est encore en mesure de préciser en quoi consistera exactement ledit dispositif, cependant il est d'ores et déjà admis que la sensibilisation au niveau des écoles y occupera une place de choix. Une dynamique assez particulière, on le disait bien