Un parcours atypique et une volonté de fer. Maria Aït MHamed, Directeur général de Piment Rouge, voue une passion effrénée à sa profession. Elle nous en parle. Native de la ville de Rabat, Maria a 40 jours quand sa famille décide de déménager à Casablanca. Une ville qui la vue grandir et sépanouir. Issue dune famille de quatre enfants, Maria est une fille très sage, choyée par ses parents. «Mon père était particulièrement présent, dune patience infinie avec nous. Cest grâce à lui que jai appris à lire, alors que je navais que deux ans !». Elève studieuse et calme, enfant heureuse, Maria va beaucoup apprendre de sa sur. «Elle était de cinq ans mon aînée, mais on était tellement proches quon nous appelait le «couple» à la maison. Alors, quand elle passait son permis de conduire, jai appris aussi à conduire alors que je navais que treize ans». Si elle jouissait dune grande marge de liberté et ne souffrait aucunement dune approche dans le genre du traitement qui lui était réservé, elle savait néanmoins les lignes rouges à ne jamais dépasser. «Mes parents étaient inflexibles sur les études. Et si durant les vacances nous étions autorisées à tout faire, à Casablanca, le régime était strict : pas de sorties le soir !». Elle jouira dailleurs dune grande liberté de mouvement : ainsi à lâge de 13 ans, son père lautorise à voyager seule avec une camarade de classe à Agadir. Et, tenez-vous bien, les deux adolescentes vont loger dans un hôtel pour mieux préparer leur examen. «Mes parents avaient également une approche démulation ; tout était sujet à concours, avec cadeau en prime». Les parents lui inculquent la débrouillardise. Alors, pour partir à lécole, pas de gâterie: elle prend le bus comme tout le monde. Leur ouverture desprit a également encouragé Maria à être franche et à aborder tous les sujets avec ses parents, même les plus tabous. Au terme de son parcours à Lyautey, Maria opte pour un Bac C (Sciences Maths). «Ce nétait pas mon choix, mais celui de mon père qui voyait en cette branche plus dopportunités davenir et de carrière. Si ça ne dépendait que de moi, jaurais opté pour un Bac éco». Son Bac en poche, Maria na quune idée en tête : poursuivre ses études à létranger. Usant du «soft power», son père len dissuade en douceur, avec ruse. Il lui suggère alors de ne pas trop se précipiter. «Il ma proposé lISCAE, alors que je nen avais pas envie, juste pour essayer. Durant le concours, jai clairement affiché que je nétais pas très intéressée ! Mon inscription était admise et pour mencourager à entamer mes études à lISCAE, mon père mavait promis de macheter une grosse cylindrée, sachant que jétais fan de moto». Bien évidemment, elle naura pas droit à sa moto. Avec une scolarité en mission française, atterrir au beau milieu de lISCAE a été vécu comme un choix difficile pour Maria qui passe une première année terrible. «Javais lhabitude dêtre franche et de dire tout ce que je pensais, de mhabiller comme je voulais ». Elle découvre le vrai Maroc, cosmopolite Alors, sa première année, elle la passe à sécher les cours, et se révolte contre ce choix de lISCAE qui nétait pas le sien. Sa deuxième année est plutôt tranquille. Maria prend du recul et se concentre sur ses cours, surtout quelle savait la branche finance très prometteuse. Petit à petit, elle sintègre et termine avec brio ses quatre années détudes. Elle rejoint illico presto le monde du travail, sans transition, en optant pour Mobil Oil Maroc. Mais cette expérience ne dépassera pas 6 mois, Maria ne sétant pas retrouvée dans ce quelle faisait. Elle rejoindra juste après FC Com où elle soccupera principalement du commercial et, grâce à sa formation polyvalente, elle soccupera également de la comptabilité. Mais sa grande aventure dans le monde de la Com, elle la démarre avec Team Direct qui deviendra plus tard LTB. Elle y passera quatre ans et demi de sa vie, tellement ce travail lui permettait dexpérimenter des choses nouvelles. «Je me suis retrouvée dans la Communication et le Marketing qui amènent chaque jour de nouvelles problématiques, de secteurs, de clients Forcément, cela permet de se forger une culture générale». Malheureusement, pour des raisons personnelles, Maria se sent à létroit et ressent un besoin de changement. Cest là quelle décide de se lancer dans le monde associatif qui lui était dailleurs familier puisque, étudiante, elle sy investissait beaucoup. Elle rejoint alors lALCS où elle travaille à mi-temps. Et cest durant cette courte expérience quelle est repérée par Mehdi Sebti, le PDG de lAgence Boomerang. Une agence où Maria collabore à mi-temps avant dêtre complètement happée par sa nouvelle occupation où elle est à la fois directeur Stratégie-Développement, mais aussi en charge des relations publiques. Autant dire quelle ne fait jamais les choses à moitié. Elle va continuer à améliorer la maîtrise de son métier et à sy investir jusquen 2006, année de la création de lagence Piment Rouge. Cest un peu le «bébé» professionnel de Maria qui en assure la direction générale. Sa stratégie de travail est bien simple : mettre la main à la pâte et avoir une démarche participative et volontariste dans son travail. Bien évidemment, le travail déquipe est pour elle crucial ! «On narrive jamais à rien tout seul». Et de manière générale, être entourée par des gens quelle apprécie est devenu une philosophie de vie. «Il ne faut jamais être seul face à une situation difficile; la famille donne de la force, les collègues de travail aussi pour faire face aux situations les plus difficiles!». Et même si cela arrivait, Maria est une personne très croyante. Je ne mattache pas aux biens matériels. Le plus important pour moi, cest que les êtres qui me sont chers se portent bien». On pourrait parler des heures et des heures avec cette personne très volontaire et très franche. Une jeune femme rendue plus forte par les expériences de la vie, même les plus douloureuses. Femme généreuse et têtue à la fois, Maria espère accorder plus de temps à sa famille, à sa petite fille et à sa spiritualité ! Et si la vie était à refaire, à coup sûr, elle partirait faire ses études à létranger, comme elle la toujours rêvé !