Intervenant lors la conférence internationale organisée par le conseil de la concurrence en partenariat avec l'ANRT et l'ADD, le gouverneur de Bank Al Maghrib annoncé que la banque centrale compte lancer sa propre monnaie digitale. Pour l'Observateur du Maroc et d'Afrique, il explique que le projet est en stade de réflexion. Sur ce choix il souligne « Si les pays développés optent pour la monnaie de gros, c'est parce que les systèmes sur le plan de moyens de paiement sont développés. Au Maroc, nous sommes toujours au niveau du cash. 90% des paiements sont effectués en cash, et donc il faut orienter les efforts d'abord sur l'inclusion financière, l'accès aux services financiers... Nous nous orientons alors davantage vers une monnaie de banque centrale dirigée vers la monnaie de détail». Pour Jouahri, il s'agit d'un choix stratégique pour le moment. Il ajoute par ailleurs, que « l'émission de cette monnaie digitale se fera avec l'appui à la fois des organisations internationales comme le FMI et la banque mondiale, mais surtout avec la participation d'autres partenaires qui nous ont devancé dans ce domaine ». Concernant le lancement de cryptoactifs sur le marché marocain, il reste convaincu que cela n'est pas une priorité. Pourtant, il reconnait que Bank Al Maghrib a engagé dans le cadre d'une commission nationale, en regroupant l'ensemble des parties prenantes, le chantier de préparation de l'encadrement juridique de ces cryptoactifs. «La commission est en train de finaliser un projet de texte de loi dans ce sens », précise-t-il. Parallèlement, et dans le cadre de la transformation digitale dans le secteur bancaire, Jouahri admet qu'une nouvelle dynamique est attendue prochainement avec l'introduction d'Open banking qui constitue un puissant levier de l'innovation et de R&D dans le domaine bancaire. Autre annonce phare du wali de Bank Al Maghrib : la mise en place prochainement d'un comparateur de tarifs bancaires et dates et valeurs qui permettra de faciliter au consommateur le choix de la banque qui répond à ses attentes. « Cette démarche s'inscrit dans le cadre du renforcement de la transparence des services bancaires, une préoccupation majeure pour la banque centrale », conclut Jouahri.