Le 5 octobre, l'Opep+ (les 13 membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) menés par l'Arabie saoudite et leurs 10 partenaires conduits par la Russie) a décidé de réduire la production, afin de soutenir les prix du brut qui étaient en train de baisser. Une augmentation des cours aiderait aussi à garnir les caisses de la Russie, qui compte sur ses ventes d'hydrocarbures pour financer sa guerre en Ukraine, pays qu'elle a envahi en février. Les Etats-Unis ont averti qu'il y aurait des "conséquences" à la décision de l'Opep+ et a reproché aux Saoudiens de fournir ainsi à la Russie un "soutien économique" mais aussi "moral et militaire". "Nous sommes stupéfaits par les accusations selon lesquelles le royaume se tient aux côtés de la Russie dans sa guerre contre l'Ukraine", a écrit dimanche soir sur Twitter le ministre saoudien de la Défense, Khaled ben Salmane. Selon lui, la décision de l'Opep+ "a été prise à l'unanimité" et pour des "raisons purement économiques". "L'Iran est également membre de l'Opep, cela signifie-t-il que le royaume se range également du côté de l'Iran ?", a-t-il ironisé. Téhéran et Ryad sont les deux grands rivaux du Moyen-Orient. Le roi Salmane lui-même a défendu la "stratégie énergétique" de son pays et son "rôle central" au sein de l'Opep+, lors d'une allocution dimanche soir, diffusée par les médias officiels. Il a souligné qu'il s'agissait de "soutenir la stabilité et l'équilibre des marchés mondiaux". Ryad avait déjà rejeté la semaine dernière les accusations américaines. Interrogé dimanche sur CNN, le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a annoncé que le président américain Joe Biden n'avait "aucune intention" de rencontrer le prince héritier Mohammed ben Salmane, dirigeant de facto de l'Arabie saoudite, au sommet du G20 en novembre en Indonésie. Selon lui, Joe Biden veut "réévaluer" les relations avec les Saoudiens "parce qu'ils ont pris le parti de la Russie contre les intérêts du peuple américain". Partenaires des Etats-Unis et proches alliés de l'Arabie saoudite dans le Golfe, Bahreïn et les Emirats arabes unis ont également défendu la décision de l'Opep+.