Dans un marché automobile mondial profondément pénalisé par les pénuries de puces électroniques, Stellantis a vu ses ventes baisser de 7 % en volume au niveau mondial avec 2,9 millions de véhicules vendus, contre 3,2 millions au premier semestre 2021. Les ventes ont surtout été touchées par l'effondrement du marché européen, où la guerre en Ukraine est venue s'ajouter à la pénurie de puces. Les modèles les plus rentables « Le succès de la nouvelle Peugeot 308, du Fiat Scudo et de la DS4 est plus que contrasté par l'impact des pénuries de semi-conducteurs », précise Stellantis. Le groupe a privilégié partout la production des modèles les plus rentables, dont les véhicules 100 % électriques comme la Fiat 500 ou la Peugeot e-208. D'ailleurs ses ventes de voitures électriques ont bondi de 50 %, avec 136 000 unités écoulées au niveau mondial. Du côté du luxe, les ventes de Maserati ont légèrement baissé, à 10 000 exemplaires mais le chiffre d'affaires a progressé, à près d'un milliard d'euros. Le résultat du premier semestre 2022 est avant tout le reflet de prix en augmentation, de ventes de véhicules haut de gamme et d'effets de change positifs, a précisé le groupe dans un communiqué. Excellente rentabilité en Amérique du Nord Stellantis a enregistré une rentabilité « record » en Amérique du Nord où les prix et les ventes de ses Jeep et Chrysler ont progressé, avec une marge opérationnelle courante à 18,1 %. « Dans un contexte mondial particulièrement difficile, nous continuons nos efforts pour délivrer des résultats exceptionnels et mettre en œuvre notre stratégie audacieuse d'électrification, explique Carlos Tavares, directeur général de Stellantis. « Grâce à la résilience, à l'agilité et à l'esprit entrepreneurial de nos collaborateurs, et à la contribution de nos partenaires innovants, nous transformons Stellantis en tech company de mobilité durable prête pour le futur ». Baisse des ventes au second semestre Avec un contexte économique difficile et l'augmentation des prix, l'inflation a déjà coûté 4 milliards d'euros supplémentaires au constructeur au premier semestre, dont 3 milliards d'euros pour les seules matières premières. Stellantis avait déjà enregistré en 2021 d'énormes profits pour sa première année d'existence, avec 13,4 milliards d'euros de bénéfice net. Le groupe souhaite doubler son chiffre d'affaires (152 milliards d'euros en 2021) d'ici à 2030 en misant sur l'électrification du marché et les gains de productivité. A cause du recul du marché automobile européen au 1er semestre, le groupe a revu à la baisse ses prévisions de ventes pour l'année 2022. Alors que l'approvisionnement en puces électroniques devrait se « normaliser au courant de l'année 2023 », le groupe vise surtout à « résorber » les coûts de l'inflation. « Nous pourrions encaisser une réduction de notre chiffre d'affaires de 60 % et on serait encore rentable », a expliqué le directeur général du groupe. Ce dernier envisage des volumes en baisse de 12 % en Europe, de 8 % en Amérique du Nord, des ventes stables au Moyen-Orient, en Afrique et en Amérique du Sud. Ses prévisions restent inchangées pour l'Inde-Asie-Pacifique (+5 %) et pour la Chine (stable), où le groupe a annoncé qu'il allait arrêter la production des Jeep.