Pourquoi le made in Morocco ? « Le Maroc est aujourd'hui engagé sur une nouvelle voie de la souveraineté. D'un point de vue économique, cela se traduit par l'ambition d'avoir la main sur son destin, arriver donc à une autosuffisance au niveau national et atteindre un certain niveau de compétitivité à l'échelle régionale et internationale », explique le directeur de publication de Consonews, Nabil Taoufik lors du lancement de la première édition des RDV du made in Morocco. En effet, la crise sanitaire a profondément impacté les modèles économiques actuels. Et la souveraineté économique est devenue ainsi, un enjeu de développement majeur voire même un impératif pour l'avenir économique du pays. Un appel aux industriels Lors de son intervention devant les industriels présents à cette occasion, le ministre de l'industrie et du commerce, Ryad Mezzour, n'a pas mâché ses mots. Jugeant que le pays a enregistré un bond considérable tant au niveau de la qualité, de la créativité, des compétences que sur le volet compétitivité, il note par ailleurs que le problème est lié à l'ambition. «Vous avez toutes les cartes en main pour aller demain conquérir le monde. Et hormis quelques courageux, la plupart se cantonne à un marché de 36 millions habitants avec un pouvoir d'achat moyen. Et dans ces conditions, vous n'allez pas pouvoir conquérir le monde », tranche le ministre qui ajoute que l'ambition n'a pas de limites, appelant les industriels à vaincre la peur et oser. «Ceux qui osent y arrivent. Le monde vous attend, et si vous ne le faites pas, d'autres le feront en utilisant vos marques et s'enrichiront à votre place », insiste Mezzour surtout que pour lui, le made in Morocco a un énorme avenir devant lui. Comment booster alors ce made in Morocco ? « Il est nécessaire de mettre en place une cartographie réelle et régionale du made in Morocco pour avoir une idée sur ce qui est produit, ce qui est exporté et définir ce dont a besoin pour être les plus indépendants possible », déclare le président de l'association professionnelle des marques marocaines, Adil Lamnini ajoutant qu'il faudra se focaliser surtout ce qui est stratégique et s'orienter par exemple dans le secteur agricole vers des cultures comme les céréales, le tournesol.... Aussi, il est important d'après le même professionnel d'innover dans le made in Morocco et cela nécessite la mise en place de nouvelles stratégies, le recours à de nouvelles techniques de prospection... Encore faut-il rassurer les consommateurs internationaux. « Le fait aujourd'hui, de ne pas pouvoir créer une traçabilité des produits marocains, crée une méfiance chez ce consommateur », déplore Lamnini qui propose de s'inscrire définitivement dans un made in Morocco 4.0 et donc positionner le Maroc définitivement dans la cour des grandes nations conscientes que la marque pays est un atout croissance, de fierté sociale... Autres recommandations phares relevés par Lamnini : «la modification de la loi régissant l'ONSSA, l'optimisation des investissements réalisés par les différentes intervenants sur ce dossier pour générer de la plus value, la création d'une agence made in Morocco, et surtout mettre en place une stratégie moyen long terme qui permettra d'avoir une vision pour les 20 voire même les 30 années à venir ».