Le constat est alarmant. Dans sa dernière publication, le FMI souligne durant pour la période 2022-2024, le gouvernement va faire face à trois années successives de dette publique record. En chiffres, si en 2020, la dette publique a atteint le seuil de 76,4% du PIB, et en 2021, l'équivalent de 76,3%, la situation risque de s'aggraver encore plus cette année avec un taux de près de 77,1% selon les prévisions du FMI. En 2023, le même ratio se situerait à 77,5% du PIB avant de s'envoler à 78% en 2024, son pic sur la période 2022-2027. En mars dernier, Bank Al Maghrib a alerté sur la situation et a reconnu que la dette publique directe a connu un alourdissement sensible tant de sa composante intérieure qu'extérieure. La banque centrale va encore plus loin et prévient que l'endettement du Trésor resterait à des niveaux élevés les deux prochaines années. En dix ans, soit entre 2013 et 2022, la dette publique afficherait une hausse de 15,4 points de pourcentage En effet, la crise économique engendrée par le Covid-19 a lourdement pesé sur les finances publiques ces deux dernières années. Le déficit budgétaire hors privatisation s'est accentué et l'encours d'endettement a atteint a dépassé, pour la première fois, la barre des 800 milliards de DH en 2020, à 832,6 milliards, l'équivalent de 76,4% du PIB, contre 64,8% en 2019. La dette publique s'est encore alourdie à 887 MMDH en 2021, soit un taux d'endettement de 76%. En février 2022, c'est un niveau historique qui a été atteint avec un total de 907,9 MMDH soit 2,6% de plus par rapport à la fin de l'année 2021. Selon le FMI, entre 2017 et 2021, la dette publique s'est accrue de 11,2 points de pourcentage. En dix ans, soit entre 2013 et 2022, la dette publique afficherait une hausse de 15,4 points de pourcentage « Cette évolution reflète une chute drastique des ressources fiscales suite à la contraction de l'activité économique et un accroissement des dépenses principalement celles d'investissement », explique Bank Al Maghrib. Ce que préconise le FMI Afin de faire face aux futurs chocs, le FMI recommande aux autorités marocaines de réduire davantage le déficit budgétaire global, et rapprocher, à moyen terme, le ratio dette sur PIB de son niveau d'avant la pandémie. Le FMI propose ainsi au gouvernement d'élargir l'assiette fiscale et accroitre sa progressivité comme le prévoit la loi cadre et poursuivre les efforts de rationalisation et d'optimisation de la dépense publique.